Intervention de Stéphane Baly sur la nouvelle activité de restauration dans le parc Matisse et la situation des commerçant·es
Madame le Maire, mes chères/chers collègues,
Disons le sans détour nous sommes favorables au projet qui est présenté dans cette délibération.
La création du parc Matisse remonte maintenant à quelques décennies et l’on ne peut que se réjouir de vouloir en faire un nouveau lieu de destination privilégiant les familles. En cela y installer un lieu de restauration atypique est une bonne idée, une piste intéressante.
Alors pourquoi intervenir ? Plusieurs observations et questions se posent.
Nous sommes d’abord franchement étonnés par le peu de retour qui a suivi la publicité de la manifestation d’intérêt. Un seul projet, celui de la société Ventrus.
Ensuite si nous comprenons bien que la société Ventrus devra construire installer et exploiter le restaurant nous nous étonnons de la durée de 15 ans de la concession pour une structure qui au demeurant sera démontable.
Et puis il y a le montant de la redevance due à la Ville nous paraît trop faible. 12 000 euros annuels de part fixe annuelle pour une structure de 350 m², c’est 2 euros 85 du m² par mois ! En résumé : si cette activité ne prend pas, la Ville aura perdu son pari, et si l’activité prend, la Ville aura perdu de l’argent !
Cette inégalité avec la situation d’autres commerçants nous questionne.
C’est une structure non-lilloise qui a emporté ce marché, en l’absence d’autre candidat.
Il est difficile, voire impossible, pour une structure qui se lance de monter un projet d’activité et un projet immobilier, sur 15 ans, en seulement un mois. C’est le temps qui a été fixé par la Ville pour répondre à l’appel à manifestation d’intérêt.
Nous avons à Lille des incubateurs pour lancer des activités traiteur et de restauration, avec chaque année une douzaine de projets incubés et portés par des commerçant·es, des habitant.es de nos quartiers, mais nombre d’entre eux ne peuvent aller au bout de leur projet faute de locaux disponibles, ou faute de locaux commerciaux à loyers maîtrisés.
3000 euros par mois, 36 000€ par an c’est devenu le prix plancher pour un local de restauration dans le centre, soit trois fois plus cher pour un local d’une taille bien inférieure à celle du local dont nous parlons ce soir.
Madame le Maire, cette situation remet sur le devant de la scène le besoin d’une foncière commerciale à Lille, que nous avons votée en 2022, et dont nous n’avons toujours pas vu l’ombre à ce jour. Qu’en est-il de la mise en place de cet outil ?
Pour ce qui est de cette délibération, je le redis, si nous sommes favorables au projet, les conditions nous semblent défavorables aux commerçant·es lillois·es. Nous nous abstiendrons sur le vote de cette délibération.
Je vous remercie pour votre attention.