Intervention de Stéphane Baly sur le vœu de Faire respirer lille pour des armes létales pour la police municipale
Madame le Maire, mes chères/chers collègues,
Madame Spillebout, c’est déjà la 3ème fois que vous nous infligez l’étude de ce texte aux accents populistes. Car au-delà du fond, ou plutôt de l’absence de fond de cette mesure, il faut vous dire que sur la forme, c’est insupportable ! Quand comprendrez-vous que vous êtes la seule à défendre cette proposition ?
On a bien compris qu’en mettant en avant l’ancien directeur de la police municipale de Lille pour le lancement de votre campagne municipale, votre campagne sera dans la surenchère sécuritaire.
Votre vœu exprime la demande d’un armement de la police municipale. Mais quelle méconnaissance de la situation ! Les policiers municipaux lillois sont déjà armés ! Un tonfa est une arme. Il semble donc que dans votre imaginaire, une arme, c’est uniquement une arme à feu !
Alors explicitons le sous-entendu : votre vœu exprime la demande d’un armement de la police municipale avec arme létale.
Au fil de vos vœux, notre position n’a pas bougé : nous sommes contre cette proposition. Contre cette proposition pour protéger les policiers eux-mêmes. Leur donner des armes létales, c’est les exposer à des prises de cibles, c’est également un risque de favoriser des suicides, qui sont en augmentation dans la police.
Et contre cette proposition parce que les policiers municipaux n’ont pas besoin d’armes létales pour assurer leurs missions.
Une nouvelle fois, vous confondez les missions de la police municipale et de la police nationale. En aucun cas les policiers municipaux ne doivent s’attaquer aux trafiquants de drogue comme vous l’avez suggéré dans la presse et dans ce vœu.
La lutte contre la criminalité organisée, et même le terrorisme, qui est au cœur de votre proposition est une mission régalienne, qui incombe donc à l’État. Pourquoi ne pas créer une armée municipale tant qu’on y est !
Demander à la ville de Lille de suppléer les carences de l’État est tout de même assez osé quand vous défendez les coupes budgétaires aux collectivités. Le désengagement de l’État, franchement ras le bol !
Dernièrement j’ai réaffirmé que j’étais un vert qui voulait du bleu. Du bleu en augmentant les effectifs de la police municipale. Il y a eu des recrutements. Il faut poursuivre. Et de nouveau du bleu pour que Lille dispose d’un niveau d’effectifs de la Police Nationale enfin à la hauteur des besoins ! Madame la Députée, plutôt que d’écrire des vœux, faites votre travail de parlementaire !
Réclamez directement auprès de l’État des effectifs de police nationale supplémentaires pour Lille.
Vous allez me dire : oui, mais Bordeaux et la décision prise par Pierre Hurmic. Cette décisions n’engage que lui. Et disons-le clairement, c’est une BAC de nuit municipale qui va être créée. Et je ne suis pas sûr que notre police municipale souhaite se transformer en BAC de nuit. Elle répond à une réalité bordelaise : le désengagement de l’État. N’attendons pas d’en arriver là, appuyons auprès de l’État la nécessité d’une plus forte présence de la police nationale à Lille. C’est l’objet d’un second vœu, que nous voterons.
Je vous remercie pour votre attention.