Nous rappelons les nuisances occasionnées par la pub

Intervention de Frédéric Louchart sur le règlement local de pub intercommunal

Madame le Maire, mes chères/chers collègues,

La pub prend trop de place, et on ne compte plus les mouvements qui n’en veulent plus dans les espaces publics ou les transports en commun. Nous atteignons une saturation de l’espace public avec les 4*3 & les écrans LCD. Le groupe Lille Verte s’étonne d’un amendement municipal après un vote favorable à la MEL, mais salue la réduction de taille à 1,5 m et un dimensionnement inférieur à 25 ou 10 % des surfaces de vitrine selon les zones. Plus généralement, la délibération pose deux questions : la place de la pub en ville d’une part, et la mise en œuvre et perception des amendes d’autre part. Si c’est la ville qui investit, il serait cohérent qu’elle perçoive, car c’est un investissement en personnel.

Depuis 2019, 164 écrans numériques ont fleuri dans les transports de la MEL. Puis d’autres qui agressent les yeux et la nuit, dont le fameux 64m2 de Lillenium. Je cite donc la délibération :  » la lutte contre la pollution visuelle et la réduction de la facture énergétique, par la règlementation des publicités lumineuses et des enseignes lumineuses situées à l’intérieur des vitrines ou des baies des locaux à usage commercial « . N’ayant jamais vu le 64m2 éteint depuis son installation, quelle que soit l’heure de la nuit, je suis ravi de cette rédaction.

S’agissant plus généralement de la place de la pub en ville, une concession de 12 ans a été votée malgré nous en avril 2023. Parce que la publicité promeut l’hyperconsommation, la dépendance aux jeux d’argent, la bagnole et la Malbouffe , elle n’a rien d’écolo. Ni même de durable, c’est tout le contraire. Elle est même centrale pour empêcher les transitions, du cliché de genre au franchement sexiste, du vernis vert de Total au mensonge délibéré de Coca-Cola durant les J.O., en passant par la Fast fashion de SheIn et tout le système d’exploitation qui va avec. Elle laisse des marques. Elle entretient le consumérisme en faisant croire que le bonheur c’est d’avoir.

Mais ce n’est pas tout. Elle aveugle les animaux nocturnes, essentiels à la biodiversité urbaine. Bref, aussi incompatible avec une transition écologique ambitieuse que peut l’être un slogan minuscule « ne mange pas trop gras, trop sucré, trop salé » sur un énorme paquet de chips.

Alors, une délibération qui diminue la taille des affichages, nous voterons pour, évidemment. A voir ensemble comment aller plus loin, et pourquoi pas éteindre tous les écrans pour mettre fin au gaspillage énergétique, exploiter complètement l’obligation d’éteindre les vitrines et enseignes lumineuses à 1h (cela éviterait aux acrobates du collectif On The Spot de se faire mal), et pourquoi pas, s’aligner sur la commune suisse de Cancy, laquelle a mit fin à tout publicité commerciale sur son territoire, ou La Haye qui a interdit la promotion des énergies fossiles ? Hop, à la poubelle !

En attendant, les métropoles commencent à limiter sérieusement la pollution paysagère de la publicité, comme à Lyon, Bordeaux, Grenoble, Marseille ou Nantes, et maintenant Lille. C’est un bon début pour libérer du temps de cerveau disponible et que l’avenir soit plus sobre que sombre.

Je vous remercie pour votre attention.