Création d’espaces verts : quel impact sur la santé ?

Stratégie 90 hectares d’espaces verts

Madame le Maire, Monsieur l’adjoint au Maire,

Vous présentez ce soir via cette délibération l’état d’avancement d’un engagement que vous aviez pris pendant la campagne : créer ou réaménager 90 hectares d’espaces verts pendant le mandat. Rappelons à des fins de comparaison que 90 hectares c’est la taille du quartier Moulins par exemple ! Un engagement de création qui paraissait peu tenable donc, pourtant lors de la communication autour du bilan de mi-mandat, vous écrivez que vous êtes, je cite, « à mi-chemin » de l’objectif. Et ce soir, vous nous dites que vous en êtes à …

Toute la subtilité de cet engagement est dans le « créer OU réaménager ». Quelle part représente la création d’espaces verts dans ce total ? Et surtout quel est le chiffre de la création ou réaménagement d’espaces verts nets ? C’est-à-dire quand on a détruit des hectares verts qui ont été coulés dans le béton ailleurs. Entre la création du nouveau Palais de Justice, le projet de constructions à Saint-Sauveur, le projet de constructions sur la friche du Marais – je m’arrête là mais je pourrais continuer – ce sont de nombreux vastes espaces que vous prévoyez ou que vous êtes en train de condamner, alors qu’ils rafraîchissaient leur quartier l’été.

Car oui, nous l’avons déjà dit et le répéterons, les choses avancent. Effectivement la création d’espaces de nature à Lille s’intensifie, vous avez cité plusieurs jardins qui ont été aménagés cette année, tant mieux. Mais ces opérations demeurent de petites opérations, des « opérations acupunture», et la Ville de Lille n’a pas encore changé véritablement de paradigme. Pourtant il serait temps !

Ce dont Lille manque cruellement, ce sont de grands espaces verts, et de grandes zones de nature où pourront co-exister forêts urbaines, habitats naturels et grands espaces de promenade et de loisir pour toutes et tous. Nous avons des opportunités : le projet d’Euralille à la Deûle, la friche Saint-Sauveur. Une grande trame verte et un second poumon vert.

Parce qu’au-delà du besoin social de nature que remplit la création de parcs et espaces verts, il y a le besoin de nature pour la santé. Notre qualité de l’air est mauvaise, elle n’est considérée comme bonne qu’entre 6 et 12 jours par an. Nous devons débitumer la ville et favoriser l’étalement de la nature si nous voulons respirer mieux, réduire la progression de l’asthme, lutter contre les morts prématurés dues à la pollution de l’air.

Les jeunes arbres qui sont plantés dans les nouveaux espaces verts créés cette année comme le jardin situé à l’arrière de la Malterie par exemple ont un effet beaucoup moins puissant que les vieux arbres robustes qui ont poussé spontanément sur les friches du Marais, Montpellier ou Saint-Sauveur, et qui sont aujourd’hui menacés.

Je sais que nous partageons des valeurs communes, et nous continuerons de saluer les bonnes initiatives prises par le Conseil municipal, mais nous devons garder notre lecture contrastée de l’aménagement de notre ville pour la faire évoluer, et adapter pleinement Lille aux enjeux de demain.

Nous voterons évidemment pour cette délibération.

Je vous remercie pour votre attention.