Madame le Maire, chèr.es collègues, mesdames, messieurs,
Inquiétude ce soir, pour l’avenir de nos centres sociaux car oui, les centres sociaux sont en danger ce que nous a rappelé leur mobilisation nationale ce mercredi dernier.
Madame le Maire,
Nos groupes respectifs étaient présents, il y a une semaine au Grand Sud, pour les échanges sur le futur des centres sociaux au regard du contexte actuel.
Inquiétude légitime.
Et pour cause, la moitié des centres sociaux du Nord-Pas-de-Calais sont en difficulté, apprenait-on lundi dans la Voix du Nord.
Faut-il rappeler le travail essentiel qu’accomplissent les centres sociaux, à Lille comme ailleurs : travail de médiation, d’accompagnement, d’éducation populaire…
Acteurs incontournables pour lesquels la liberté associative est à respecter, ils participent à la mise en œuvre des politiques publiques, et en particulier les politiques de solidarité ô combien indispensables aujourd’hui et plus encore demain au vu des récentes annonces gouvernementales.
La Ville de Lille abonde son financement pour l’année 2024 et conforte la trésorerie des centres sociaux pour 2025, ce que nous saluons.
Bien-sûr, un financement bienvenu, mais les 82 000 euros supplémentaires répartis entre 14 structures suffiront-ils à pourvoir aux besoins ?
Les solutions proposées de mutualisation d’achats pour réduire les coûts sont certes à envisager, mais, ne nous leurrons pas, elles ne parviendront pas à venir à bout des difficultés exprimées.
Aussi, les autres partenaires institutionnels doivent prendre leur part, l’État, le Département du Nord et la CAF en premier lieu.
Nous vous invitons donc à poursuivre les discussions en cours pour leur faire entendre raison et initier une nouvelle conférence des financeurs très rapidement.
Car ce pourrait être une refonte complète du financement des centres sociaux qu’il faudrait revoir ; il reste par ailleurs des disparités de financement entre les centres sociaux lillois.
Les centres sociaux ont besoin d’une stabilité financière qu’ils n’ont pas, au vu des charges qui augmentent mais aussi au vu de financements au coup par coup, en partie dus à la logique des appels à projet.
Instabilité qui n’aide pas au recrutement, qui plus est, en période de pénurie d’emplois dans le domaine social.
C’est la revalorisation de la convention ALISFA (ALISFA pour Acteurs du lien social et familial) qui pose aujourd’hui la question de l’économie des centres sociaux.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, elle prévoit une hausse des rémunérations notamment les salaires les plus bas.
Ne nous y trompons pas, il faut revaloriser les métiers relevant de la convention ALIFSA (je répète, convention des acteurs du lien social et familial) car dans nos quartiers, il faut mettre de l’humain fasse à de l’humain et de l’humain qualifié !
Cette revalorisation est nécessaire et bienvenue et ne doit surtout pas être prétexte à annuler des actions, des projets dans nos quartiers et ce pour raisons budgétaires.
Concernant le Département du Nord.
Lorsque le groupe écologiste au département a posé la question sur la convention ALIFSA en commission préalable au conseil départemental du 22 janvier, la première Vice-présidente a dit qu’il n’y aurait aucune augmentation.
La manifestation de mercredi après-midi s’est arrêtée devant l’hôtel du Département mais la porte est restée fermée à la délégation de la fédération des centres sociaux. Pourtant, le Nord est bel et bien une terre de centres sociaux avec plus de 140 établissements.
Enfin, concernant le rdv avec la Préfète à l’égalité des chances toujours ce mercredi en fin d’après-midi, il semble encourageant mais la vigilance est de mise, car nous attendons les actes.
Acteurs d’éducation populaire, acteurs des politiques publiques et garants d’un accueil inconditionnel, oui les centres sociaux sont indispensables aux Lilloises et aux Lillois.
Le groupe Lille Verte votera cette délibération et restera bien sûr attentif et mobilisé aussi longtemps que nécessaire ici, et également au Département.
Je vous remercie.