« Oui, il faut protéger les plus vulnérables sur la route, les piétons. Cette décision avait un sens rue de Béthune, rue du Sec Arembault, rue Neuve où un piéton peut effectivement être en danger à des horaires de grande fréquentation comme le samedi à 14 heures. Oui, nous le reconnaissons sans difficulté. Nous sommes tous également piétons. Il ne s’agit pas d’opposer ces deux modes de déplacement. Mais cette décision implique un périmètre qui fait près de la moitié du centre-ville ! » Je n’ai pas varié d’un iota depuis mon expression lors du conseil d’octobre.
En ce sens, nous pouvons partager la proposition de maintenir la règle rue de Béthune, rue du Sec Arembault et rue Neuve avec un horaire enfin adapté aux réalités : 19h c’est à dire ramené à l’heure de fermeture de la plupart des commerces de ces rues. Qui peut ne pas partager l’évidence d’une volonté de cohabitation des mobilités actives dans un espace public apaisé ? Cette évidence nécessite-t-elle un vœu en conseil municipal ?
Mais le vœu soumis au vote ce soir est très largement incomplet.
Pourquoi ne pas rappeler que cet arrêté traduit le refus du recours au pouvoir de police du maire. Le code de la route prévoit déjà verbaliser les cyclistes qui roulent trop vite dans les aires piétonnes. L’arrêté « cycliste pieds à terre », c’est la démission par le maire de Lille de l’application du code de la route qui oblige rouler au pas dans zone piétonne.
Pourquoi ne pas rappeler l’absence de concertation doublée d’un mépris pour celle-ci ? La décision unilatérale a été prise le 6 octobre quand les habitants du vieux Lille étaient conviés au lancement de l’atelier de quartier sur les co-mobilités le 24 octobre !
Pourquoi ne pas rappeler et dénoncer l’absurdité de la situation le samedi. L’absurdité de l’instauration d’une inégalité entre les cyclistes et les automobilistes. Les riverains des zones à trafic limité pourront rentrer chez eux en voiture, mais pas les cyclistes qui devront mettre le pied à terre jusqu’à leur domicile !
Pourquoi ne pas rappeler qu’avec cet arrêté, la Ville envoie un mauvais signal, celui d’une Ville hostile aux vélos ? Avec ce type de signal, il ne faut pas s’étonner d’une baisse de la pratique du vélo de 3% sur la métropole en 2023.
Pourquoi enfin ne pas rappeler la contradiction de cet arrêté avec les engagements du PDM, du PCAET?
Il faut clairement décrire la décision prise, celle d’interdire plutôt que de réguler, celle d’opposer les piétons aux cyclistes plutôt que de les faire cohabiter.
Pour toutes ces raisons, nous persistons à penser que cet arrêté doit être retiré, et non amendé. C’est pourquoi notre groupe s’abstiendra sur ce vœu.