Madame le Maire,
Notre groupe soutient évidemment les agriculteurs et les agricultrices. La mobilisation des derniers jours est légitime : nous avons rappelé dans nos amendements à ce vœu des réalités alarmantes : un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, avec un suicide tous les 2 jours, c’est la profession qui connaît le plus haut taux de suicides, et environ 100 000 fermes ont disparu en 10 ans.
La crise dans laquelle nous sommes plongés ne se résoudra pas en un claquement de doigts. C’est d’une véritable transformation du modèle agricole dont nous avons besoin pour redonner du sens au travail des agriculteurs tout en leur permettant une juste rémunération.
Les manœuvres du Premier Ministre sont illusoires, ce n’est pas les normes environnementales, françaises comme européennes, qui sont responsables de la situation dans laquelle se trouvent les agriculteurs. C’est une diversion dont le seul but est d’éviter de remettre en cause les logiques capitalistes qui ont entraîné une concurrence déloyale et une injonction au productivisme.
D’ailleurs sur ces normes nous regrettons que vous n’ayez pas accepté notre amendement qui allait dans ce sens, quand le gouvernement veut revenir sur la loi EGALIM.
Plusieurs des propositions formulées, notamment par la Confédération paysanne, figurent dans le texte de ce vœu et dans nos amendements : la fin des traités de libre-échange dont le gouvernement omet de parler depuis des jours, une répartition plus juste de la valeur ajoutée entre les agriculteurs, les distributeurs, et les industriels, la répartition plus équitable des financements de la PAC, ou encore la mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation.
Ce sont ces transformations de nos manières de produire et de consommer, combinées à des dispositifs pour prémunir les petits exploitants de la concurrence déloyale de l’agro-industrie qui peuvent contribuer à l’augmentation des revenus des agriculteurs, à l’instauration d’un revenu paysan digne.
Nous souscrivons pleinement à ces mesures que les écologistes appellent de leurs vœux depuis des années maintenant, rappelant que d’autres modèles sont possibles.
Nous voterons favorablement ce vœu si vous acceptez nos amendements, la question de la transformation du modèle agricole ne pouvant être absente d’un vœu comme celui-ci, comme celle du maintien des normes environnementales. Autrement nous ne prendrons pas part au vote.
Je vous remercie pour votre attention.