Mélissa Camara présente notre vœu pour que plus aucun enfant ne dorme à la rue

Madame le Maire,

Vous connaissez la situation dramatique dans laquelle de plus en plus de familles sont plongées, devant vivre à la rue avec leurs enfants. Nous rappelons dans notre vœu un chiffre qui doit collectivement nous alarmer : plus de 2000 enfants sont refusés chaque soir en France par le 115 et doivent donc dormir dans la rue avec leur famille.

C’est d’humanité dont il est question ce soir, de l’humanité dont nous devons faire preuve pour mettre un terme à cette situation honteuse. La France se targue d’être une terre d’accueil, de fraternité, mais nous ne sommes en réalité pas à la hauteur de nos promesses.

Promesse déclarée par Emmanuel Macron en 2017 déjà qu’il n’y aurait plus de femmes ni d’hommes dans les rues, alors qu’on constate une hausse du nombre de personnes survivant à la rue. Promesse déclarée par le gouvernement à l’automne 2022 qu’il n’y aurait plus d’enfants à la rue.

Au-delà des engagements, des promesses, il y a des actes, et ce sont ces actes que nous réclamons. Le gouvernement doit ouvrir 10 000 places d’hébergement d’urgence pour permettre aux familles qui dorment actuellement à la rue de s’abriter, d’autant plus aujourd’hui que l’hiver s’est durablement installé.

Les dernières évolutions au Parlement nous font craindre un rejet de cette proposition formulée par des parlementaires de gauche et écologistes à l’Assemblée nationale comme au Sénat. L’objectif du vœu de ce soir, c’est d’envoyer au gouvernement un message, de lui dire que nous, acteurs et actrices de terrain, ne tolérerons pas de trahir nos valeurs par manque de moyens alloués de la part de l’État. Nous espérons que des vœux similaires seront votés un peu partout en France pour accentuer encore la pression sur le gouvernement.

Rappelons que nous sommes concerné-es par cette situation. Des familles survivent à la rue à Lille. Des mineurs exilés, considérés ni mineurs ni majeurs se font refuser un hébergement par le 115. 10 000 places d’hébergement d’urgence doivent donc être créées en France et réparties équitablement en fonction des besoins des communes. La Ville de Lille doit donc être associée à ce travail de concertation avec l’État que nous appelons de nos vœux.

Je vous remercie.