Chèr.es collègues,
Nous voudrions d’abord remercier les services qui ne ménagent pas leurs efforts pour donner du corps aux politiques locales en matière de transition écologique et sociale, mais aussi compléter, agréger les données.
Nous aurions potentiellement beaucoup de faits à mettre en lumière, permettez-moi d’en choisir quelques uns, soit pour améliorer cet exercice qui consiste à rendre compte aux habitants des efforts engagés, soit pour mettre en lumière les divergences entre les projets que nous portons.
Dans la première catégorie, celle des pistes d’amélioration:
– En premier lieu, si la transparence est totale sur chaque conférence et événement accueillis, cela tend à noyer les résultats au milieu des intentions. Nous avons pourtant moults engagements, un budget climatique, des chartes, pactes – et en particulier le pacte Lille Bas Carbone – dont les résultats mériteraient d’être restitués dans leur ensemble. Il est indispensable de davantage mobiliser les outils d’évaluation, pour rendre cet exercice pleinement transparent.
En particulier, qu’en est-il des réalisations des 100 et qqs signataires du Pacte ? Toutes ces signatures se traduisent-elles en actes ? Pour convaincre, il faut démontrer et apporter la preuve. Car l’incompréhension est forte quand l’un de ces opérateurs lance des opérations d’artificialisation.
S’agissant des divergences entre les projets que nous portons :
– L’extrême abondance de données en matière de végétalisation nous semble trompeuse. Oui, nous avons un décompte précis des très exactement 1694 m2 végétalisés, ou encore des 8 nouveaux jardins représentant 1,123 hectares d’espaces verts supplémentaires, à inscrire donc dans les réalisations du plan 90 hectares. Cela veut-il dire qu’il reste 3 ans pour les 89 hectares restants ? Entre espaces à créer et espaces à conforter, nous ne sommes pas plus éclairés.
Sur le plan des arbres, hors les micro-forêts et ses 6500 pousses et plants à Lille, 177 arbres ont été plantés en 2022.
– Dans le cas présent, c’est la forêt, en devenir et peu accessible, qui cache l’arbre. La réalité est que ce sont, au final, 177 jeunes plants, qui dans une décennie à peu près, fourniront ces services que les Lillois attendent.
Nous avons ce chiffre de 177 dans la case bénéfices, mais sans visibilité sur la case « pertes et profits » ou la case résultat net. Car il faut aussi décompter les abattages du Métropolitan Square, ceux du chantier du Tribunal, ceux du chantier de l’Agora Forum, ou encore ceux de la butte qui protégeaient le quartier Concorde. Des arbres matures, certes pas tous des chênes sessiles, mais qui abritaient néanmoins de nombreuses espèces et contribuaient à capter les polluants.
Le vrai indicateur, ce serait celui des habitats, des corridors, trames vertes et bleues, et des services écosystémiques.
– Nous aurions voulu parler du vélo et de la diversité des aménagement cyclables, faute de temps passons à la santé environnementale, nous sommes clairement restés sur notre faim. Déjà parce que les données présentées datent pour certaines de 10 ans, mais aussi parce que les données les plus importantes selon nous sont absentes : combien de Lilloises et Lillois sont surexposés aux polluants de l’air, en plus du bruit, et où ? Combien sont multi-exposés ? N’avons-nous pas des sols pollués, par exemple, à Lille Sud près d’Exide ou près de Refinal ? Où sont les aménagements et dispositions prévues pour réduire cette exposition ? Quelles sont les actions mises en œuvre pour appliquer le droit à un environnement sain ? Nous appelons à faire des recommandations de l’OMS un intangible des décisions de cette municipalité, et à ce que ce rapport nous guide sur cette voie.
– Enfin, puisqu’il en est question dans ce rapport, nous voulons insister sur une priorité qui nous semble à mettre absolument tout en haut de la pile des dossiers compte tenu du contexte d’inflation qui ne se desserrera pas au cours de l’année à venir : la création d’un dispositif d’achats groupés auprès des fournisseurs d’énergie verte pour verdir l’électricité des Lillois et réduire leurs factures. Nous aurions dû, pu le faire tant que le bouclier tarifaire était en place, pour avoir un dispositif relai dès la fin de ce bouclier. N’attendons pas plus longtemps.