Stéphane Baly redit encore une fois notre opposition au projet de piscine à Saint-Sauveur

Madame le Maire,

Le feuilleton Saint-Sauveur continue, et pendant ce temps, les Lilloises et Lillois ont toujours besoin d’une piscine qui n’arrive pas, et qui serait déjà construite sans l’entêtement à vouloir la construire sur le belvédère.

Pour nous rassurer, vous nous avez promis beaucoup de choses. Que ce projet ne comprendrait pas de fosse de plongée pour commencer. Vous le refaites ce soir avec cette délibération, et vous l’avez assuré en commission. Mais la délibération adoptée lors du conseil métropolitain en octobre 2022 mentionne noir sur blanc une fosse de plongée. Le projet que vous défendez ce soir est donc bien fragile juridiquement…

Vous m’avez déjà entendu dire que quand le politique est défaillant reste le juridique ! Des associations ont réussi, et remercions les, à mettre en pause le projet Saint Sauveur (rappelons que deux procédures sur le fond sont à ce jour encore en cours). Mon propos ne se bornera pas à se retrancher derrière une fragilité juridique. Politiquement, c’est bien d’une remise à remise à plat du projet Saint Sauveur que je défends. Et puisque ce soir il est question de la piscine, nous rappelons une énième fois, la répétition fixe la notion, notre volonté de voir cet équipement construit sur le site actuel de la piscine Max Dormoy. Si ce site avait été écarté, c’était notamment à cause de la taille du projet. En l’absence d’un projet gigantesque (sans la fosse de plongée donc, à laquelle nous vous savons opposée), ce site serait parfaitement adapté pour accueillir la nouvelle piscine.

Vous avez également essayé de nous rassurer en nous assurant que ce projet serait plus efficace. La consommation énergétique rapportée à la surface de bassin serait effectivement plus performant… mais en 2023 alors que nous vivons une crise énergétique, que la température a déjà augmenté de 1,4°C par rapport à l’ère préindustrielle, le bassin nordique, piscine extérieure chauffée n’a pas disparu du projet ! Un projet déposé au budget participatif de la Ville il y a quelques années proposait de travailler à l’assainissement de la Deûle, afin de pouvoir y installer un bassin extérieur. Quand on voit l’objectif affiché par le comité d’organisation des JO à Paris, on se dit pourquoi pas ?

Il serait temps d’écouter les réclamations des associations, des citoyennes et citoyens mobilisé-es sur cette question depuis des années maintenant qui ne demandent qu’à pouvoir participer à l’élaboration d’un nouveau projet.

Un nouveau projet qui doit respecter le besoin de nature en ville exprimé par les Lilloises et Lillois lors de la consultation sur Saint-Sauveur, qui avait vu le désir d’un grand parc se démarquer. Nous l’avons répété et le répéterons encore, tant qu’il le faudra : Saint-Sauveur a vocation à être le second poumon vert de la ville. Au-delà de la méthode, nous ne pouvons laisser un énième espace de nature être bétonné, surtout au profit d’un bassin nordique, de surfaces de bureaux…

Parce que si vous nous dites qu’en nous y opposant nous nous opposons au logement, et plus particulièrement au logement social, rappelons que ce projet comprend des surfaces tertiaires, en plus de la piscine chauffée en extérieur dont nous venons de parler. Et combien de logement PLAI – ces logements sociaux correspondant aux besoins des demandes de logement en instance – dans ce projet dont vous nous dites qu’il est à vocation sociale ? Les associations le chiffent à moins de 200 logements, si on suit les règles en vigueur à la MEL.

Plutôt qu’un projet figé dans le béton depuis 2013, des alternatives existent pour Saint-Sauveur. Cette obstination jusqu’à présent s’est faite au détriment des lilloises et lillois.

Je vous remercie pour votre attention.