Stéphane Baly interroge la Ville sur ses orientations vis-à-vis des foodtrucks

Madame le Maire,

Ce sont trois questions que nous souhaitons en fait vous poser ce soir, mais qui concernent bien le même sujet.

Nous avons appris par une pétition, puis par la presse, la volonté de la Ville de Lille de ne pas renouveler le contrat d’occupation qui nous liait avec les foodtrucks situés sur le parvis d’Euratechnologie.

Nous souhaitons ce soir vous questionner sur cette décision qui nous interroge. En effet, les raisons que vous évoquez dans la presse, Monsieur l’Adjoint au commerce, reposent sur la volonté de protéger « dix restaurateurs » du secteur qui se trouvent aujourd’hui en difficulté.

Cependant, croire que la fin de l’offre proposée par les foodtrucks exercera une influence sur la fréquentation des restaurants du secteur nous semble quelque peu optimiste. C’est d’ailleurs dans ce sens que vont beaucoup de commentaires exprimés sur la pétition qui s’est lancée en réaction à cette décision. En effet, les restaurateurs du secteur ne se trouvant pas nécessairement à proximité immédiate d’Euratechnologie et devant payer des loyers élevés – comme vous le rappelez – l’offre qu’ils proposeront (et proposent déjà) sera plus chère et plus chronophage. Il nous semble que la question du prix exorbitant des rez-de-chaussée commerciaux soit plus juste quant aux difficultés éprouvées par ces restaurateurs.

Ainsi, on peut tout aussi bien imaginer que la conséquence de cette décision soit une augmentation de la part des employé-es venant avec leur repas déjà préparés, voire un recours plus important aux plateformes de commandes en ligne.

C’est pourquoi nous nous demandons ce qui vous a poussé à prendre cette décision, et pourquoi vous n’avez pas intégré les commerçants concernés à vos réflexions ? Décision qui paraît d’autant plus paradoxale quand nous célébrions les foodtrucks à Euratechnologie le week-end dernier lors du Lille Street-Food Festival…

Tout aussi étonnant, nous avons été interpellé-es par des commerçant-es qui se sont plaints de la modification de leur emplacement, sur lequel ils travaillaient parfois depuis plusieurs années, et où leurs clients avaient leurs habitudes. C’est le cas notamment pour les commerçants qui exerçaient devant le bar La Moulinette, boulevard Victor Hugo, et qui se sont vus proposer un nouvel emplacement à proximité, toujours boulevard Victor Hugo, devant un restaurant et un bar proposant de la restauration… coquasse.

Toutes les personnes que nous avons rencontrées pointent un manque de concertation, une décision prise arbitrairement qui nuit à leur activité. Encore une fois, sur quels éléments vous êtes-vous basés pour prendre ces décisions, et pourquoi ne pas y avoir intégré les premiers concernés ?

Enfin, toujours grâce à une interpellation, nous avons remarqué que le tarif d’occupation de l’espace public pour les camions foodtrucks a diminué en 2023, quand celui pour les triporteurs a légèrement augmenté. Cela a ainsi rendu le prix au mètre carré 1,5 fois plus cher pour les triporteurs par rapport aux camions. Qu’est-ce qui justifie cette décision qui va à l’encontre de la stratégie par ailleurs affichée par la Ville de réduction de la place de la voiture en ville ?

Je vous remercie pour votre attention.