Pour Frédéric Louchart : Quebecor, c’est le Saint-Sauveur d’Hellemmes

Madame le Maire,

A l’occasion de cette délibération, plusieurs éléments ont attiré notre attention. Car c’est un sujet où rien ne va. Commençons par le transfert d’une voirie à deux voies, qui n’a rien d’enthousiasmant ni de nouveau, si ce n’est dire que c’est complètement dépassé, avant même le premier coup de pioche ! Pourquoi ne pas s’inspirer de la ZAC Pépinière avec l’Allée Reysa Bernson, zone de rencontre qui privilégie les déplacements non motorisés. Ce choix est politique. Vous bétonnez, encore, sur un espace vert, encore. C’est aussi un étalement urbain. Vous serez comptables des aménagements publics et ne pourrez vous défausser sur le promoteur.

Québécor H2D se trouvant sur le territoire Hellemmois, il aurait semblé normal que nos collègues du CM d’Hellemmes soient informés de la délibération en temps et en heure. Cela n’a pas été le cas, suite de la pratique discutable de l’exercice du pouvoir à Hellemmes et signe d’une crispation à l’égard des habitantes et habitants. Québécor, c’est le Saint sauveur d’Hellemmes !

En plus de notre opposition au projet global, à une vision de la Ville aménagée grâce à l’argent privé, Stéphane Baly avait déjà interpellé M. Dendievel le 29 juin 2022 au sujet du déséquilibre nature / projet immobilier, pointé par la consultation publique. On entérine ici une proportion de 12 000 m2 d’espaces verts pour 24 000 m2 d’espace public, dans une commune associée qui manque cruellement de verdure. A ce propos, je n’ai pas vu mention de coefficient de biotope dans ce projet ; négligence ou indifférence ? Peut-être était-ce dans les annexes, mais elles ne figuraient pas dans la délibération. Point technique préoccupant. Malgré deux demandées réitérées après la commission, nous n’avons toujours pas de réponse quant à la décision de la DREAL de dispenser l’entreprise DUVAL d’une étude d’impact pour une projet portant sur 46.000 m2 surface de plancher, pourtant obligatoire à partir de 40.000. Peut-être allons nous l’apprendre dans votre réponse.

Bon, il est question d’une étude d’impact “maison” ; pour quelles contraintes réelles ? Vous savez bien que cela n’aura aucun poids juridique.

Ceci dit, je concède qu’après tout, il arrive que le promoteur puisse s’asseoir sur l’enquête publique. Ce fut le cas du projet Agora / Forum, qui préconisait – et c’était même une réserve du commissaire enquêteur – la protection de la rangée d’arbre finalement détruite sans grande conséquence pour le promoteur immobilier. Un recul de camion et hop, la voie est dégagée. Et puis quoi ? Rien. Duval est l’un des aménageurs du projet H2D Quebecor : va-t-il appliquer une compensation par rapport à l’Agora-Forum ? Faire mieux dans la protection des arbres ? Ou bien la négligence du droit de l’urbanisme est-elle si aboutie qu’on ne prend même plus la peine de faire semblant ? Dans un cas comme dans l’autre, c’est le mépris total des processus de concertation citoyenne.

Finalement notre vote ne vous étonnera pas ; il sera cohérent avec celui de nos collègues d’Hellemmes mercredi, et le nôtre de l’an dernier.