Faustine Balmelle interroge la majorité sur l’état du voeu Lille Verte adopté l’an passé pour des solutions aux consommations de drogue dans l’espace public

Madame la Maire,

Il y a un an, jour pour jour, nous adoptions au Conseil municipal un vœu porté par le groupe Lille Verte dont l’objet était de tenter d’apporter des solutions aux consommations de drogue qui ont lieu dans l’espace public. Le constat que nous avions dressé, vous le connaissez : des ventes et consommations de drogues (crack) sur la voie publique, des consommateurs vivant à la rue et dans des situations sociales et sanitaires à la limite du soutenable, une cohabitation avec les riverains parfois difficiles, etc. Face à cela, le refus de l’État de mettre en place une salle de consommation à moindre risque ne nous aide pas.

Loin des discours alarmistes et sécuritaires, nous avions tenté de faire plusieurs propositions, dont celle de développer des unités mobiles de prévention, de soins et d’accompagnement. Ces unités, pluridisciplinaires et en lien avec les acteurs locaux de la santé et du social, se déplaceraient dans les quartiers les plus touchés par ce phénomène et pourraient soigner et accompagner les publics les plus en souffrance, aujourd’hui pour beaucoup coupés du milieu médical.

Cette proposition permettait d’atteindre deux objectifs : prendre soin de celles et ceux qui en ont besoin et apaiser l’espace public.

Un an après où en sommes-nous ?

Les mois passent et se ressemblent. La situation – notamment des secteurs Porte d’Arras, Belfort, Lebas, Lebon – ne s’améliore pas. Où est l’État pour nous épauler dans cette démarche, État qui est compétent en matière certes de sécurité, mais aussi de santé publique. Comment tolérer une telle dégradation progressive de la situation, tant pour les personnes addicts que pour les riverains ?

On nous a annoncé également en décembre dernier qu’une unité de soin allait être mise en place, gérée directement par le CHU. Si nous saluons évidemment cette initiative, rappelons que cette unité ne visera pas le public que nous souhaitions viser par notre vœu, et ne sera pas composée de l’ensemble des professionnels pourtant complémentaires que nous avions proposé dans notre vœu : des médecins, mais aussi des addictologues, psychiatres, psychologues, médiateurs de rue, travailleurs sociaux, pour que cet accompagnement puisse être effectif. De plus, il nous a été précisé que cette unité n’aurait pas vocation à aller dans les secteurs où se trouvent les plus grandes difficultés : bidonvilles, campements mais aussi, pour ce qui concerne cette question, les zones où se trouveraient des toxicomanes.

Ainsi, nous vous posons une nouvelle fois la question, où en est le vœu que nous avons adopté démocratiquement l’an passé ?

Je vous remercie pour votre attention.