Mesdames, messieurs, chers collègues,
Madame l’Adjointe,
nous voterons pour cette délibération, étant favorables à l’objet de cet avenant.
Nous souhaitons surtout ce soir nous enquérir des mesures prises par les pouvoirs publics et les bailleurs suite aux différentes alertes s’agissant du quartier des Aviateurs.
il y a un an, nous avions entrepris à quelques uns, rejoints par des militants associatifs, d’aller à la rencontre des habitants de la rue Coly.
Nous avions fait une restitution de ces échanges dans une contribution, qui se voulait autant le porte voix des habitants qu’une série de propositions, plus politiques.
Mais je me concentrerai sur le vécu et l’avenir de ces habitantes et habitants plutôt que de débattre du NPRU et de ses règles. Des règles certes renégociées, assouplies, mais qui peuvent faire des projets de renouvellement urbain des comètes qui percutent les parcours de vie.
Je me souviens de cette dame, qui voulait quitter l’immeuble mais pas le quartier, à la recherche d’un ascenseur car prisonnière de son appartement à l’étage pour des rasons de santé. De ce monsieur, qui ne pouvait plus quitter son appartement au dernier étage et recevait une visite par semaine.
Nous nous souvenons aussi de ces portes gonflées d’humidité et ne fermant plus, source d’inquiétude quotidienne pour une maman, de ces portes d’immeuble et de boîtes aux lettres qui ne se referment plus, du froid dont témoignaient les locataires.
Ou encore de cette demi baignoire posée au sol sans le moindre joint sanitaire, prometteuse de douches indésirables pour le voisin du dessous,
et enfin de ce balcon non sécurisé dont l’accès était bloqué par un immense buffet, seul rempart contre une éventuelle chute des enfants de cette famille.
Nous avions enfin alertés sur les propositions de relogement, comme celle faite à une mère de famille de 5 enfants, sans permis, à Laventie – certaines propositions de relogement manifestement hors des clous des règles de relogement définies par l’arrêté de 2020.
Force est de constater que ce travail de proximité avec les habitants n’a pas été très bien reçu (probablement en raison de son 1er volet sur le projet d’aménagement). Et pourtant, nous ne doutons pas que nous partagions et partageons toujours une même priorité, celle de préserver des conditions de vie dignes en attendant le relogement.
Nous voudrions saluer le travail bénévole mené par les associations à l’occasion de permanences hebdomadaires, dont un soutien juridique qui s’avère plus que précieux – car nous recevons, toujours, des témoignages d’habitants confrontés à des propositions de relogement – disons farfelues, puisque c’est le terme revenu à plusieurs reprises – avec la crainte d’être contraints d’accepter la dernière de leur « quota », correspondance avec leur besoin, ou pas.
Madame l’Adjointe, vous avez dit dans la presse en février dernier que « tout ne s’est pas passé dans les meilleures conditions »mais aussi ré-affirmer que le niveau d’entretien doit rester le même « jusqu’au dernier habitant dans l’immeuble ». L’article rend compte de moyens supplémentaires, affirmant que « la ville avait été entendue ».
Le même jour, sur la même page, la presse et les associations se sont faites l’écho d’une situation inchangée : manque voire absence d’entretiens, immeubles ouverts aux 4 vents, le froid qui s’installe dans des passoires énergétiques.
Mais cela nous amène à plusieurs questions :
- quelles sont les mesures prises par les bailleurs, puisque l’entretien ne semble pas en faire partie ?
- Existe-t-il un suivi suffisamment fin des propositions de relogement et de leur nature qui vous permette de vous assurer que les lillois des aviateurs ont réellement le choix ?
- Prévoyez-vous de travailler avec l’association Deul’Air pour que son travail de suivi et de soutien soit repris par le bailleur ? Ce travail est précieux, il faut lui donner toute l’importance qu’il mérite.
- Nous proposons enfin de réunir nos efforts dans l’intérêt des habitants, et je vous invite, Madame l’Adjointe, à nous associer aux travaux menés par la ville, pour éviter à l’avenir de nouvelles passes d’armes qui ne font pas avancer les priorités des habitants.