Madame le Maire,
Nous partageons votre constat sur l’injustice et le caractère antidémocratique de la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Nous partageons également votre lecture vis-à-vis de la surdité du gouvernement et du Président de la République à l’égard des revendications légitimes de la population et des organisations syndicales. Cependant, si nous appuyons bien sûr la demande de retrait de la réforme des retraites, nous tenons à faire remarquer que nous avons adopté au dernier Conseil municipal un vœu quasiment identique, et qui se soldait par la même recommandation.
L’apport de ce nouveau vœu réside dans la condamnation des violences policières qui ont pris de l’ampleur depuis le 16 mars. Nous vous avons déjà fait part [ou allons faire part dans un instant si notre vœu passe après] de notre indignation face aux violences exercées par les forces de l’ordre lors de manifestations pourtant pacifiques.
C’est pourquoi nous avons choisi d’écrire un vœu spécifiquement consacré à ces violences auxquelles il est urgent de mettre un terme. Parce que c’est la confiance en l’État de droit qui se joue ici, la confiance des citoyens envers les institutions républicaines et leurs représentants.
Notre désaccord repose sur le parallèle que vous semblez introduire entre « des casseurs professionnels », et les violences policières. Nous refusons de faire ce parallèle tant il apparaît ici qu’il existe une gradation entre des policiers lourdement armés, entraînés à des réponses graduelles et proportionnées et – surtout – fonctionnaires et représentant de l’État qui se doivent d’être exemplaires et des manifestant.es pacifiques dans la quasi-totalité des cas. Le durcissement du maintien de l’ordre à partir du 16 mars est réel. Pour avoir fait 90 % des manifs, je n’ai pas vu de casseurs professionnels. Par contre, j’ai bien vu un usage de la force inadapté et inacceptable des forces de l’ordre.
Un durcissement qui s’est aussi traduit par les violences commises à Sainte-Soline dont doit répondre le Ministre de l’Intérieur. C’est pourquoi nous partageons la demande de dissolution de la BRAV-M. De plus, les amalgames du même Ministre sur de factices « terroristes intellectuels » sont dangereux pour notre République. En l’état, nous nous abstiendrons donc de voter ce vœu.
Nous rappelons aujourd’hui que c’est dans les mains du Président et de la Première Ministre que réside la possibilité d’apaisement en retirant ce texte sur la réforme des retraites que les Français ne veulent pas, mais aussi dans les mains du Ministre de l’Intérieur pour une désescalade de la violence et la dissolution de la BRAV M que nous appelons de notre souhait.
Je vous remercie pour votre attention.