Madame le Maire,
Nous nous félicitons de l’arrivée de la piscine à Fives, dont les habitant.es du quartier, mais plus généralement de la ville, ont bien besoin. Nous le savons, notre ville, comme la métropole et la région, est sous-dotée en piscines. Le savoir nager est un savoir essentiel, les noyades étant la première cause « d’accident de la vie » chez les moins de 25 ans. Mais, là aussi, un cadre où se manifestent les inégalités sociales : en 2021, selon l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire (INJEP), 61 % des enfants d’ouvriers sont de bons nageurs, contre 86 % chez les enfants de cadres. Enfants d’ouvriers six fois plus nombreux à ne pas savoir nager que leurs homologues issus de familles plus aisées. Il y a donc un enjeu fort et le manque d’équipements ne favorise pas l’apprentissage. Ce qu’il nous faut : des équipements et piscines de quartier, de proximité qui répondent aux besoins des Lilloises et des Lillois.
Vous me voyez venir je suppose, sur le débat que nous avons régulièrement sur St Sauveur, et dernièrement avec les errements métropolitains sur la fosse de plongée. Entre les déclarations du Président de la MEL et de ses avocats, rien ne va ! Projet annulé, mais peut-être pas, difficile de s’y retrouver dans ce que l’on va finir par surnommer la fosse de Schrodinger ! J’en profite pour vous demander : si le projet d’abandon n’est pas validé juridiquement, est-ce que vous, Mme la Maire, réaffirmerait votre opposition à cette fosse de plongée ? Avec la possible remise en question de la DUP, seriez-vous prête à conserver la fosse et à ne pas toucher ainsi au dépassé projet St Sauveur ?
Autre quartier, autre piscine. 2011, premières délibérations se référant aux travaux d’extension de la piscine Max Dormoy et l’abandon de ce projet demeure pour nous incompréhensible. Nous avons perdu tellement de temps pendant lequel ces travaux auraient largement pu être terminés. Il n’est pas trop tard pour réhabiliter et agrandir la piscine Max Dormoy.
Cette question des équipements sportifs ne s’arrête pas aux piscines. De nombreuses salles de sport lilloises mériteraient des travaux de réhabilitation ou des extensions afin d’accueillir les Lilloises et les Lillois dans des conditions d’exercice optimale. C’est le cas dans certaines salles de Wazemmes ou de Moulins. Je ne reviens pas sur la question des créneaux mais vous le savez, la demande est forte. Les attentes nombreuses pour garantir cette belle diversité sportive que nous avons à Lille. Je ne reviens pas non plus sur l’accompagnement nécessaire des « petits » clubs mais qui font beaucoup et de leur nécessaire soutien et accompagnement – le cas échéant – vers le milieu professionnel. Je me permets aussi de partager notre questionnement, pour ne pas dire inquiétude, face à la situation du LUC.
Enfin, parlons sport, parlons JO 2024. Une simple question : face aux prix de vente des places – absolument ahurissantes – de l’accès aux compétitions, prévoyez-vous des moyens pour permettre aux jeunes licenciés, aux enfants de nos clubs, de participer à cet événement afin de ne pas de ces JO un privilège pour quelques-uns ?
En tous cas, nous serons d’accord sur le fait qu’à Lille la politique sportive doit s’accélérer :
– plus vite pour l’amélioration de nos équipements et leurs disponibilités ;
– pour porter plus haut les performances des Lilloises et des Lillois ;
– plus fort pour faire de nos petits Lillois et Lilloises d’aujourd’hui, des adultes en pleine santé physique (et pourquoi pas de grands athlètes) demain.
Je vous remercie pour votre attention.
