Pollutions industrielles: mettons fin à l’impunité des multinationales

Est-ce normal que des familles vivent sur des sols pollués sans même avoir été prévenues ? Est-ce normal que, bien qu’informés, les pouvoirs publics ne fassent rien ? Est-ce normal de laisser des industriels intoxiquer la population en toute impunité ?

Car quand il s’agit de pollutions industrielles, Lille n’est malheureusement pas en reste. Trois dossiers graves sont aujourd’hui sur la table: ceux de l’usine Refinal, de l’usine Exide et de la firme Total.

Tout d’abord, l’usine Refinal, située à Lomme, est une fonderie de recyclage d’aluminium, dont les rejets non contrôlés inquiètent légitimement. Si une étude d’impact a été diligentée par le Préfet du Nord, il n’existe en réalité pas de données réglementaires pour l’aluminium, et le rejet d’autres matériaux aussi présents sur le site, comme le plomb ou le cuivre, n’a toujours pas été évalué. Cette situation dure depuis plus de vingt ans, et pourtant l’exploitant a été autorisé à étendre l’usine. Lille Verte appelle à signer la pétition des riverain·es.

Ensuite, concernant l’usine Exide située à Lille Sud, la fabrication de batteries pour sous-marins et autres émet dans l’air 4 kg de plomb chaque année. Une nouvelle fois, un grand groupe a réalisé des milliards de bénéfices et a laissé son activité péricliter sans assumer la dépollution des sols. S’il n’y avait pas grand monde autour de l’usine à ses débuts en 1921, il y a maintenant les « 400 maisons » et de nombreux logements. Le mois dernier, un collectif d’habitant·es nommé « APRÈS ! » s’est créé, et dans lequel Lille Verte est impliquée.

Enfin, dans le cas de la friche de l’ex-station service du relais pont Royal, la firme Total a laissé un sol pollué aux hydrocarbures. Là encore, nous faisons face à une entreprise qui refuse d’investir dans la réalisation de travaux nécessaires pour une meilleure qualité des nappes phréatiques et pour la dépollution des sols, malgré les bénéfices engrangés. Sans doute parce que de telles opérations, et la santé des habitant·es, n’ont pas de valeur de rentabilité.

C’est pour toutes ces raisons, et bien d’autres encore, qu’il est urgent de mettre en place un Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions et des risques industriels, adopté au conseil municipal il y a plus de 2 ans sur proposition de notre groupe. Que cela soit avec les collectifs de riverain·es ou au sein du Conseil, nous continuerons, en 2023, à mener le combat au nom de la protection de la santé de toutes et tous. L’occasion de vous souhaiter également une belle et heureuse année.

Frédéric Louchart et Julie Nicolas, élu·es du groupe Lille Verte

Tribune publiée dans le numéro de février/mars de Lille mag