Julie Nicolas présente le voeu du groupe Lille Verte pour l’étude du règlement Reach

Mesdames, messieurs, cher.ères collègues,

Ce soir je vous propose un vœu pour que la reconnaissance du droit à un environnement sain se traduise par des actes.

Je vous propose également un vœu qu’il nous faut qualifier de bonne gestion, économe de fonds publics.

Car quand Lille, comme de plus en plus de territoires, s’engage dans la charte Territoires sans perturbateurs endocriniens, cela signifie de la dépense publique nécessaire, indispensable, pour mieux protéger la santé des enfants et adultes. Mais une dépense publique évitable, et pour pallier les effets sur la santé des habitants tout aussi évitables. Et encore plus coûteux (je le dis car un jour peut-être, l’action publique et gouvernementale sera guidée par des indicateurs plus sérieux et surtout plus intelligents que le PIB, et vraiment tournés vers l’intérêt général).

Aujourd’hui, les collectivités locales qui luttent contre les perturbateurs endocriniens se battent contre les goliaths de l’industrie chimique qui imposent ces perturbateurs dans notre environnement.

Aujourd’hui, l’un des émissaires de notre gouvernement en la personne de Thierry Breton a abusé de sa position de commissaire européen pour tenter de défaire l’une des avancées européennes les plus importantes pour la santé et le vivant – en relayant au passage le lobbying de certains chimistes. A l’intérêt général, il a préféré la simplification du droit européen et la compétitivité des géants de la chimie.

En mettant le hola sur la révision de Reach et les possibles avancées d’une réglementation qui constitue l’un de nos trop rares remparts contre des pratiques parfois irresponsables de certaines industries. Je rappelle, car c’est d’actualité, que l’exposition à la pollution chimique a été l’un des trop nombreux critères de pénibilité au travail supprimés par Emmanuel Macron en 2017.

Mais Reach, ce n’est pas que l’industrie chimique, c’est toute l’activité manufacturière dans son ensemble. C’est l’environnement de vie, dans les logements, dans les écoles, sur les lieux de travail, c’est l’état de nos sols, de l’air que nous respirons, de l’eau que nous buvons.

Et c’est à ce titre que nous proposons à ce Conseil municipal de se positionner pour que l’on n’attende pas davantage cette révision.

Pourquoi est-elle impérative, et urgente ?

Elle est impérative car les études sur l’application de Reach démontrent le manque flagrant de moyens de contrôles.

Elle est impérative car la toxicité de nombreuses molécules n’est plus à démontrer.

Elle est impérative car on compte plus de 800 perturbateurs endocriniens en Europe, avec des impacts sur la santé du vivant aujourd’hui, et des impacts sur les générations qui suivront.

Elle est urgente car les nombreuses sources de dégradation de notre environnement sont nos maladies chroniques d’aujourd’hui et de demain.

Elle est urgente car une fois de plus, les scientifiques ne sont pas suffisamment écoutés et leurs alertes sont passées sous silence. Demain, il ne faut pas que qui ce soit puisse dire – et surtout pas au plus haut sommet de l’Etat, « qui aurait pu prédire l’explosion des maladies chroniques ? ».

Non seulement nous pouvons le prédire, mais les scientifiques le prédisent depuis suffisamment longtemps et de nombreux habitantes et habitants de nos communes le vivent déjà dans leur chair.

Je vous propose de dire stop à ces manœuvres indignes des droits des Lillois, Lommois et Hellemmois, et de réclamer ensemble l’application du droit à un environnement sain pour tous.

Je vous remercie.