Plan de lutte contre les exclusions

Madame le Maire,

Mes cher.ères collègues,

En premier lieu, je remercie les équipes du CCAS ; je remercie aussi de nous avoir associé tout au long de la démarche. Plusieurs de nos propositions ont été reprises. Une fois n’est pas coutume : je vous remercie remercie d’avoir changé d’avis. Sur la méthode. Travailler avec les institutions, certains acteurs associatifs (bien qu’incomplets), les habitants. Ce qui n’était pas prévu à l’origine. Je remercie Elisabeth, José, Yvon, Joseph et tous les autres qui ont participé.

Au delà des exclusion, c’est plutôt de misère, de pauvreté que l’on parle. « Je suis de celles et ceux qui pensent et qui affirment qu’on peut détruire la misère« . Victor Hugo

Je souhaiterais revenir sur 4 sujets:

1_ les places d’hébergement d’urgence et le logement, nerf de la guerre contre la misère.

Se félicite de l’ouverture de places supplémentaires. 200, c’est bien on prend. Mais face aux 3000 personnes à la rue, en bidonville ou en squat, nous sommes loin du compte. Etat doit agir ainsi que les autres villes de la MEL. Nous continuerons à soutenir – sur demande du Préfet ou non – l’ouverture de gymnases ou de bâtiments municipaux lors de situations d’urgence et critique. Devient insupportable de voir des familles dehors ou en bidonvilles, nous y reviendrons. Paris le fait : ouvre des gymnases, réquisitionne des hôtels vides, s’attaque plus durement aux logements vacants. et je salue au passage ma collègue Léa Filoche, adjointe Génération.s à la mairie de Paris en charge des solidarités, qui porte ce combat avec Ian Brossat son collègue communiste au logement.

Enfin, vous vous engagez sur la charte FAP ! Enfin ! Vous aviez rejeté notre proposition il y a un an et demi. Heureux de la retrouver ce soir ! Comme quoi, une opposition, ça peut être utile. Dommage toutefois, là aussi, que la Fondation Abbé Pierre n’ait pas été associée à nos travaux en amont, comme nous l’avions pourtant demandé.

Hébergement d’urgence femmes victimes de violences : rapport Fondation Abbé Pierre, 40 % des femmes victimes en demande d’hébergement restent sans solution. Souligne aussi qu’on est plus mal logés quand on est une mère célibataire. Question autour des femmes. ou LGBT, notamment en rupture avec sa famille. Aurait peut-être aimé voir des actions en ce sens, des actions spécifiques avec Le Refuge par exemple.

Dommage aussi sur la question des réfugiés : oui la ville est solidaire. Mais que dire pour ne citer qu’eux, à ces jeunes mineurs exilés de Lille Sud, encore dehors aujourd’hui. Nous aurions aimé voir associé des associations comme Utopia 56 ou Exod qui travaillent avec eux chaque jour.

2_ Jeunesse

La jeunesse souffre particulièrement de la pauvreté. C’est presque ce qui la qualifie qu’on soit étudiant, jeune actif précaire, décrocheurs, en insertion, …

Dommage que le groupe prévu à la base ait disparu. On ne saura jamais pourquoi. Remplacé par un autre groupe de travail et une autre thématique qui ne s’est jamais réuni, faute de participants.

Il y avait tant à dire pourtant : sur les enfants en bidonville, leur accompagnement scolaire, sur les jeunes décrocheurs, sur les clubs de prévention en lien avec le département, sur l’aide alimentaire aux jeunes et étudiants en lien avec les universités les associations étudiants, bref… là aussi, nous passons à côté.

3_ Moyens

Aucun chiffres, aucun engagement financier ou humains. Quid du renforcement des équipes de maraudes et de médiation sociale de la Ville de Lille, de leur formation, de leur accompagnement ? Quid des budgets ?

4_ Dernier point, et celui là, il ne vient pas de nous. Mais des habitants qui ont participé à la co-construction du plan : l’écologie.

Et oui. Les exclusions, elles sont aussi là. Entre des plus riches qui ont les moyens d’acheter une maison avec jardins et des plus pauvres qui ne choisissent pas ou peu la localisation de leur appart HLM avec vue sur béton. A de nombreuses reprises, ils ont demandé l’accès à des jardins ouvriers, de planter des arbres dans les quartiers populaires et même – tiens donc – un parc à St Sauveur. Et si finalement l’écologie n’était pas qu’un truc de bobo de centre ville ? Formidables habitants ! Ne l’oublions pas les exclusions sont aussi spatiales.

Nous aurions pu aussi parler gratuité des transports en commun (nous continuerons d’avoir le débat à la MEL), ouverture du restaurant municipal à celles et ceux qui ont faim, et beaucoup d’autres. Ce plan de lutte ne doit ni être un effet d’annonces, ni s’arrêtait là. Il ne doit être que le début.

Pour notre part, et vous le savez, nous continuerons de consacrer toute nos forces pour l’éradication de la misère, parce qu’il est de notre devoir d’élu – je pèse mes mots – de le faire sans relâche.

Sur ce sujet, il ne doit y avoir ni majorité, ni minorité. Et je continue avec Hugo :

« Je voudrais que cette assemblée, majorité et minorité, n’importe, je ne connais pas, moi de majorité et de minorité en de telles questions ; je voudrais que cette assemblée n’eût qu’une seule âme pour marcher à ce grand but, à ce but magnifique, à ce but sublime, l’abolition de la misère ! »

Parce qu’aucune voix de doit manquer ce soir. Vous aurez les nôtres.