Actions du contrat de Ville : Maël Guiziou demande plus de transparence sur le genre des bénéficiaires des actions

Madame Le Maire,


Dans cette délibération qui présente les actions du contrat de ville pour 2023, quelque chose nous a particulièrement frappé.es.

Vous parlez en effet assez longuement des inégalités : qu’elles soient sanitaires, scolaires, alimentaires, ou encore économiques. Mais quid des inégalités entre les femmes et les hommes, qui, malheureusement, ressortent très fortement dans le bilan des actions menées ?

De plus, nous avons remarqué que ce sont les activités concernant le jeune public qui pâtissent des écarts les plus conséquents. En effet, dans quasiment toutes ces actions, les garçons sont majoritaires. En moyenne, il y a trois fois plus de garçons que de filles chez les participant.es. Dans certains cas, il y a jusqu’à cinq fois plus de garçons que de filles. Un constat que nous avons fait grâce aux associations qui ont publié ces chiffres, et nous les en remercions.

Car aujourd’hui, seulement 40% des actions du contrat de ville font apparaître la cotation femme/homme. Et c’est un réel problème. Car quand on voit le type de constat que l’on peut faire quand une partie d’entre elles publient ces chiffres, on ne peut que reconnaître l’urgence d’avoir un décompte systématique. Cela serait en effet le principal moyen de mettre en lumière ces inégalités, et pousser ainsi les acteurs et actrices du territoire à prendre cela en considération.

Qu’attend la Ville pour rendre cette cotation obligatoire ? Qu’attend la Ville quand la loi du 21 février 2014 sur la programmation pour la ville, à son l’article 6 alinéa 6, stipule, je cite, que « les contrats de ville conclus à partir du 1er janvier 2017 définissent obligatoirement des actions stratégiques dans le domaine de l’égalité entre les femmes et les hommes ». De plus, dans les conventions signées avec les partenaires, il est bien précisé dans l’article 3 que, je cite, « le projet associatif doit s’inscrire dans le respect de l’égalité et la mixité entre les femmes et les hommes ».

Et les associations sont les premières à le dire. Elles écrivent notamment : « le public féminin, reste encore trop inégalement présent dans les activités » ; « la participation du public féminin reste fragile » ; ou encore, pour l’une d’entre elle, qu’à la suite de la crise sanitaire, les effectifs féminins ont fortement baissé. Mettre en place cette cotation obligatoire permettrait d’abord de soutenir les associations qui font déjà aujourd’hui l’effort d’inclure cette problématique dans leurs actions, et ensuite de pousser les autres à les suivre.

Nous aimerions également préciser que ce fameux article 6 de la loi de 2014 a été modifié en 2022, pour y ajouter la dimension sportive. L’occasion de vous demander également où en est la mise en place du budget genré pour le sport, ce dernier devait nous être présenté au dernier Conseil municipal.

En tant que responsables politiques, il est de notre devoir de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réduire des inégalités aussi injustes que celles liées au genre. Nous vous demandons ce soir de vous saisir de tous ces outils qui sont à votre disposition et qui ne demandent qu’à être mis en place.

Je vous remercie pour votre attention.