Hébergement d’urgence : Faustine Balmelle appelle la Ville à agir urgemment sur cette question

Madame la Maire,


Nous sommes évidemment pour l’attribution de ces subventions indispensables et nous
voterons pour cette délibération, quand on sait les moyens considérables dont ont
besoin les associations de solidarité.


Mais, mais, mais.
Il y a un an.
Il y a un an, ici même Mme la Maire.


Il y a un an, je présentais au nom de mon groupe un voeu visant à faire signer par la Ville la
déclaration des droits des personnes sans-abris écrite par la Fondation Abbé Pierre.
Cette déclaration a pour vocation de protéger, accompagner et garantir la survie à
chaque personne sans domicile dans notre ville.


Votre majorité et vous-même, Mme La Maire, avait voté contre. CONTRE. Alors que vous
aviez signé la tribune de la Fondation pendant la campagne électorale, alors cette
signature était une promesse de votre campagne. Tout cela, en nous répondant que
cette déclaration serait signée et votée avec le plan de lutte contre les exclusions (décalé
pour de multiples raisons à la demande des associations, nous aurons l’occasion, j’en suis
sûre, d’en reparler très vite au conseil municipal). Permettez-moi donc une question :
avez-vous, à ce jour, contacté la Fondation Abbé Pierre afin d’anticiper la question ?
Si nous ne désespérons pas de voir votre promesse enfin tenue après plus de deux ans
de mandat – promesse qui ne nous semble pas la plus difficile à tenir dans une Ville de
Gauche – le temps passe. Et les personnes sans-abris attendent. Alors que – précisément
– le temps, elles n’en ont pas.


Si nous saluons l’ouverture d’un gymnase à Fives en urgence cet hiver, d’abord et avant
tout à la demande de l’État (et non de la Ville), comme dans cinq autres communes de la
Région, nous sommes heureux de voir que vous avez changé d’avis. Parce que l’année
dernière, vous nous disiez qu’ouvrir un gymnase pour les sans-abris était trop compliqué
pour des raisons que je n’évoquerai pas, car aucune n’est valable face à l’urgence d’une
situation de survie.


Notre groupe se réjouit donc qu’un gymnase soit encore ouvert à cette heure, et ce
jusqu’à ce week-end. Mais quid de la suite ? Une nouvelle mise à la rue ? Cela n’est pas
acceptable.


Quand on voit les actions menées par les communes de Lyon ou de Rennes avec
l’ouverture d’écoles la nuit pour des enfants dormant dehors, quand on voit l’action
menée par la Ville de Paris qui ouvre son restaurant aux précaires,
quand on voit l’action de la commune de Strasbourg – bientôt rejoint par Paris, Bordeaux,
Lyon et Marseille – qui attaque l’État en justice pour défaillance à ne pas mettre à l’abri les
personnes à la rue, on se demande ce qu’attend la Ville de Lille pour les rejoindre.
On se demande où sont les actions d’urgence menées toute l’année, et pas seulement
l’hiver.


On se demande ce que l’on attend pour ouvrir d’autres gymnases, des écoles, lieux
temporaires et refuges, le restaurant municipal, rouvrir des bains douches et agir dans la
même mesure que les autres grandes villes de France.


La pauvreté est politique, nous ne le dirons jamais assez. Les attentes autour du Plan de
Lutte contre les Exclusions vont être très fortes. Dans l’attente, nous vous encourageons
à rejoindre le mouvement des villes solidaires.


Et d’agir maintenant.


Je vous remercie.