Foncière de redynamisation commerciale : Pour Xavier Bonnet, oui au commerce de proximité !

Madame le Maire, Monsieur l’Adjoint, mes chers collègues,

C’est avec conviction que nous voterons pour cette délibération.

En effet, accepter de se dire que tout ne va pas forcément bien dans le commerce de nos quartiers, des communes associées et du cœur de ville, est le pas nécessaire à la recherche d’une solution.

En cela le lancement d’une étude pour la création d’une foncière commerciale et le diagnostic qui l’accompagne est pertinent. 

Bien sûr, au regard de la spécificité territoriale de notre métropole, il sera d’importance d’intégrer ce diagnostic à la réalité commerciale de la MEL et même des Hauts de France.

Pour dans le même temps, avoir le souci, d’une étude fine de chaque quartier. Saint-Maurice-Pellevoisin, Wazemmes-Gambetta, ou encore Bois-Blancs, pour ne citer que ces quartiers ont chacun leur propre ressort. En tout cas, ils ont les conditions nécessaires à la revitalisation de leur linéaire ou de leur propre centralité. 

Si l’intégration d’une telle étude (et plus encore si elle débouchait sur la création d’une foncière), doit être géographique et menée dans le cadre global de la politique commerciale de la ville,  elle doit aussi être économique et écologique afin de répondre à l’urgence sociale et climatique qui conditionne notre devenir.

Quel intérêt de monter une foncière si l’on continue de voir croître ici ou là dans la métropole toujours plus de surfaces dédiées au commerce pour répondre au vertige de la consommation alors que la population stagne, que les prix repartent à la hausse et surtout qu’il est temps de penser l’aménagement du territoire autrement que par la recherche d’une croissance sans fin, au détriment de la proximité, de la qualité de vie et de la préservation des territoires.

Jusqu’à ce jour la politique de l’aménagement commercial à montrer ses limites, et même son échec. Les Commissions départementales d’aménagement commercial, les fameuses CDAC n’ont guère fait que contribuer à l’assèchement des territoires ruraux et des quartiers en termes de commerces et de services de proximités. 

Si l’on regarde autour de nous, l’on se rend compte qu’il n’a pas fallu 20 ans pour mettre le commerce de Lille Sud par terre. Les péripéties du Faubourg des Modes, l’arrivée d’un centre commercial qui se voulait d’envergure régionale n’ont rien changé à la problématique de l’épuisement du commerce de proximité du quartier, bien au contraire. Effectivement il faudra un peu de temps avant de retrouver la belle ambiance que fut le linéaire commercial de la rue du Faubourg des postes. La foncière de redynamisation est sans doute là aussi l’outil qu’il nous faut.

Il restera aussi au gré de cette étude à définir le statut juridique le plus à même pour accompagner les ambitions de la Foncière. Réfléchir aux partenariats institutionnels qui a minima doit se penser à l’échelle de la métropole mais aussi au partenariat citoyen afin que chacun puisse s’approprier la vitalité de son quartier.

Vous l’avez compris nous soutiendrons pleinement cette délibération, qui si elle aboutit, amènera la création d’une foncière de redynamisation commerciale, qui certes n’effacera pas les dégâts de plusieurs décennies d’aménagement du territoire, qui font de nous, français, les champions des centres commerciaux de périphérie …ou de leurs jumeaux installés dans les quartiers. Mais aussi Les victimes de la France moche, comme ont déjà pu l’illustrer plusieurs magazines. France moche dont le prix d’excellence est décerné, chaque année, par L’association Paysages de France.

Pour parvenir à un résultat concret plusieurs centaines de commerces ont été remis sur les linéaires commerciaux de Paris en une vingtaine d’années avec la SEMAEST, pionnière du concept. Il ne s’agit pas d’atteindre un tel résultat, nos besoins sont bien moindres. Cependant, nous ne pourrons éviter la question des fonds misent à disposition de la foncière pour réaliser son mandat, tant la question est essentielle. 

Mais déjà notre ville a, à sa disposition plusieurs outils qui pourront parfaire le résultat recherché :

Le service de l’action économique bien au fait des particularités de chaque quartier que ce soit Moulins, Faubourg de Béthune, Lille Centre ou les autres 

La fédération lilloise du commerce, des services et de l’artisanat présente aux côtés des unions commerciales de Fives, Gambetta (une des plus grosses unions commerciales de la région) ou la commune associée d’Hellemmes, sans oublier le Vieux Lille et les autres.

Un autre levier d’importance est le domaine public. Les terrasses, les marchés de plein air, les manifestations organisées par les associations sont autant de moyens qui pourront être joints pour revitaliser la proximité dans nos quartiers.

Alors si et seulement si nous cessons de voir Augmenter les mètres carrés dédiés au commerce, non pas seulement par la création de nouveaux centres commerciaux mais aussi les extensions, les transformations, les drives, les dark-stores (les réserves obscures) se multiplier dans les villes alors nous pouvons avoir bon espoir de voir nos quartiers retrouver la dynamique commerciale qui était la leur.

Je vous remercie.