Rapport de développement durable 2021 : agir plus, avec cohérence et ambition!

Madame le Maire,
Mes chers collègues,

Mon collègue Jérémie Crepel a fait écho au premier volume du sixième rapport du GIEC paru en 2021.
En 2022, les deuxièmes et troisièmes volumes de ce rapport sont rendu publics et sont tout aussi alarmants : afin de respecter l’accord de paris, et limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C, les émissions de gaz à effet de serre doivent atteindre leur pic entre 2020 et 2025 puis décroître jusqu’à atteindre la neutralité carbone en 2050.

L’objectif est de taille et nous n’avons pas le droit d’échouer : il s’agit de prendre dès aujourd’hui des décisions pour garantir un avenir viable, à notre génération et aux générations futures.*
Le rapport de développement durable 2021 doit donc être à la hauteur de ces enjeux.
Mobilité, énergie, qualité de l’air, habitat, aménagement, production, consommation… Oui, les mots y sont, les priorités sont pertinentes. C’est bien sur ces thématiques que le GIEC exhorte les politiques d’agir.
Votre opposition vous exhorte non pas d’agir, il serait malhonnête de dire que rien n’est fait, mais d’agir plus, avec cohérence et ambition.
Cohérence et ambition, parce qu’on ne peut pas afficher une priorité de « réduction de l’impact climatique de la mobilité et des transports » en soutenant des futures lignes de transports en communs lilloises qui de fait, ne convaincront pas les habitantes et habitants de la métropole d’abandonner leurs voitures.

Je fais référence aux lignes de tramway, que vous refusez obstinément de faire passer par les lieux hautement fréquentés de notre ville.,
La mobilité durable, c’est aussi favoriser les mobilités actives. S’il y a du progrès, notamment liés aux changements de pratiques pendant la crise sanitaire, Lille encore reste à la traîne. Le troisième baromètre des villes cyclables alertait sur le manque criant de sécurité pour les
cyclistes lillois. Nous appelons donc à massifier les développement de pistes cyclables sécurisées, ne se contentant pas de peinture fraîche au sol ou d’un changement de la couleur de l’enrobé. . Notre ville manque également d’infrastructures de stationnement vélo : 4500 arceaux sur le territoire lillois, c’est 1 arceau pour 52 personnes. 104 box de 5 vélos, c’est 1 place en box pour 450 personnes. C’est trop peu. C’est bien peu quand parallèlement Lille offre plus de 76 000 places de stationnement publiques soit quasiment 20 fois plus par habitant !

Favoriser les mobilités actives doit également se traduire par des espaces piétonnisés assumés, c’est-à-dire du lundi au dimanche dans chaque quartier et non le samedi de 11h à 19h soit 5 % du temps pour une poignée de rues de l’hypercentre. Le prochain pallier d’ambition serait donc celui de réellement considérer la voiture en ville comme moyen de déplacement non grata.

Impensable de persévérer dans votre projet d’aménagement de saint-sauveur ou de celui de Quebecor qui est d’actualité ce soir : des projets qui au lieu d’améliorer la qualité de l’air, catastrophique dans notre ville, la dégrade et au lieu d’augmenter la surface d’espace vert par habitants, la diminue. Ce qui va rendre d’autant plus difficile votre objectif de créer ou d’aménager 90 hectares d’espaces verts d’ici 2026. Avec 0,8 hectare en une année, et sans reconsidérer la place de la nature dans vos projets d’aménagements urbains, c’est un avenir plus que compromis pour ces 90 hectares qui pourtant, ne seraient pas de trop.
Cohérence et ambition parce qu’afficher une priorité d’agir sur l’alimentation avec un objectif de 100 % bio et locaux dans les écoles et crèches et intégrer du Haut Valeur Environnementale dans la définition du bio est un non-sens. Nous vous l’avons dit à plusieurs reprises en 2021 : nombreuses sont les associations environnementales qui dénoncent ce label HVE, dont le cahier des charges contribuent à un véritable greenwashing. Effectivement, vous êtes dans les objectifs fixés par la réglementation qui malheureusement fait aussi cette erreur : rien ne vous exempte de faire preuve de plus d’ambitions.

Enfin, je terminerai en rappelant qu’il n’y aura pas de transition écologique sans démocratie participative. Ce rappel me paraît important lorsque l’on se souvient que les ateliers citoyens relatifs à la 5G mentionnés dans le RDD, ont été conduits avant la signature avec les opérateurs mobiles en mai 2021.
Pourtant, en matière de transition écologique, les habitants ont des messages à faire passer, en témoigne la place importante des espaces verts au sein du budget participatif, mais aussi du recyclage, du déplacement à vélo et à pied… Ecoutons-les !