Madame le maire,
Mes chers collègues,
Cette intervention et cet amendement sont le résultat d’un étonnement : cette délibération est adossée à un très intéressant bilan du télétravail, bilan dont vous ne semblez pas tirer les conclusions qui s’imposent.
La ville de Lille a mis en place en octobre 2020 une expérimentation du télétravail à hauteur de 1 jour par semaine pour les postes télétravaillables. Cette expérimentation est une réussite, avec 884 conventions de télétravail actives à ce jour.
Votre étude montre que les agents, télétravaillants ou non, ainsi que leurs encadrants tirent un bilan très positif de cette expérimentation.
95 % des agents télétravaillants considèrent que le télétravail a amélioré leur bien être au travail, notamment en terme de stress, de fatigue et de conciliation vie privée/professionnelle.
Bien entendu, ce chiffre de 95 % met en lumière les 5 %. La Ville doit se donner les moyens humains et techniques pour accompagner au mieux les personnes ayant éprouvé des difficultés humaines et techniques dans le télétravail.
Pour les encadrants, 67 % considèrent que le télétravail influence positivement l’activité du service, contre seulement 4,3 % négativement ! Une majorité d’encadrant est favorable à une augmentation du nombre de jours télétravaillables dans leur service.
Même chez les agents ne télétravaillant pas, le bilan du télétravail est positif, seuls 7 % considérant qu’il a affecté négativement l’activité du service, contre 44 % positivement et une nette majorité défend l’extension du télétravail.
En terme d’impact sur l’environnement, le bilan du télétravail est positif, permettant une baisse de 550 km parcourus en voiture par jour de télétravail. Le télétravail est un outil adapté pour réduire les déplacements motorisés, dans une métropole fortement embouteillée.
Dans ce contexte, nous considérons que le ville de Lille doit passer à la deuxième étape de l’expérimentation, en acceptant deux jours de télétravail par semaine, pour les postes où c’est compatible avec le service. C’est ce que font de nombreuses collectivités, comme la MEL. Cette possibilité permettrait d’accentuer l’économie de transport motorisé et répondrait à une mutation rapide de l’organisation du travail contemporain.
Le télétravail, c’est également un enjeu d’attractivité pour notre collectivité, dans la mesure où le caractère télétravaillable des postes est un critère de choix qui devient important dans le cadre des recrutements.
Cette volonté de ne pas aller plus loin semble reposer davantage sur une forme de conservatisme managérial, voir un scepticisme vis à vis du télétravail, que sur une réalité concrète. Je n’ose pas croire que certains ici partagent la vision d’Elon Musk sur le télétravail,
Nous voterons pour cette délibération si notre amendement est retenu et nous abstiendrons dans le cas contraire car un statu quo n’est pas à la hauteur des enjeux.