Tribune Lille Verte parue dans le Lille Mag (magazine municipal) au mois de mai 2022.
La pandémie nous a rappelé l’importance d’être en bonne santé, mais aussi de valoriser le travail de celles et ceux qui nous soignent au quotidien.
En amont, notre état de santé dépend d’une multitude de facteurs : notre environnement, notre accès aux services de santé, notre hérédité, notre alimentation, notre activité physique … Et il arrive parfois que des industriels, happés par des logiques économiques, nous privent du pouvoir de contrôler certains de ces facteurs. En démontre les cas de pollutions industrielles souvent cachés, minimisés, et découverts quand le mal est déjà fait. Lille, malheureusement, n’est pas épargné.
Nous avons tout d’abord le cas de Refinal Industries située au Marais de Lomme, spécialiste du recyclage de l’aluminium. Quiconque habite à proximité de l’usine sent des odeurs de plastique brûlé, perçoit des fumées noires et des retombées d’aluminium. Des habitant·es qui s’inquiètent, légitimement, pour leur santé et celle de leurs enfants. Deux établissements scolaires se trouvant en effet à proximité, il nous semble indispensable et de responsabilité publique de garantir la protection de la santé de ces enfants.
Ensuite, nous avons l’usine de batteries Exide à Lille Sud, objet d’une enquête publique qui s’est clôturée le 25 mai dernier. Cette enquête doit permettre de statuer sur l’instauration de servitudes d’utilité publique du site autour de l’usine. Les activités d’Exide sont en effet à l’origine d’émissions de poussières de plomb, avec des risques avérés pour les populations exposées, et tout particulièrement les enfants et les femmes enceintes. 351 parcelles sont concernées à Lille.
Face à ces risques réels de mise en danger de la santé des Lilloises et Lillois, il est impératif que les pouvoirs publics se saisissent du problème. En menant des campagnes de dépistage du saturnisme ; en prenant en charge l’analyse des sols concernés ; et en communicant au maximum sur les risques confirmés ou supposés.
Enfin, nous réaffirmons le besoin de créer, sans délai, le secrétariat permanent de prévention des pollutions industrielles du territoire métropolitain. Et ce, afin de nous doter d’une instance de gouvernance en capacité de suivre et piloter ces enjeux industriels et les risques afférents pour la population.
L’inaction de la Préfecture, malgré nos nombreuses interpellations, ne peut plus durer. Il est de notre devoir à toutes et tous, en tant qu’élu·es, qu’institutions publiques et d’État, de protéger la santé de nos concitoyennes et concitoyens.