Exide, Total, Refinal… pour Frédéric Louchart, les industries et le Prefet du Nord doivent prendre leurs responsabilités pour protéger les Lilloises et Lillois des pollutions industrielles!

Deux délibérations prennent ce soir la suite de notre série «  les risques industriels », dont l’épisode précédent concernait  l’usine Refinal. Les habitants n’ont reçu aucune information concernant la nécessaire mise en conformité de l’usine dont l’échéance était fixée au 3 mars dernier, alors qu’il y a des habitations et une école à proximité.

Une pratique révoltante consiste à maximiser les profits au détriment du droit élémentaire de nos concitoyens à leur santé. Dans le cas de la friche de l’ex station service du relais pont Royal, la firme Total nous laisse un sol pollué aux hydrocarbures du fait de fuites de carburants . Dans le cas de l’usine Exide, c’est d’un sol chargé de plomb dont  subissent les riverains.

Dans les deux cas, les activités ont eu lieu, avec leur lot de polluants respectifs et pour le bon développement économique des entreprises concernées, sans que les pouvoirs publics ne trouvent rien à redire. L’eau et la terre contaminées, ce n’était visiblement pas si grave, sauf pour quelques écolos.

Dans les deux cas, la Préfecture entend aujourd’hui imposer des mesures de restriction au nom de la santé, en instituant deux Servitudes d’Utilité Publiques. Soudainement, le plomb et les carburants , ça pollue. D’un coup, les polluants ne restent plus sagement dans leurs cuves. Face à une telle prise de conscience digne d’un khmer vert, il faut impérativement alerter et protéger.  En revanche,toujours aucune avancée concernant notre proposition de mise en place d’un Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions et des risques industriels, adopté au conseil municipal d’octobre 2020,

Mais pourquoi  la firme Total, qui réalise 16M $ de bénéfices en 2021 (soit 13,5 M  €) n’a t’elle pas réalisé les travaux nécessaires pour que les nappes phréatiques et les sols soient  complètements dépollués?[1]  Pourquoi, à nouveau, laisser le domaine public se débrouiller avec les dégâts sanitaires et environnementaux causés par les pollueurs ? Là-dessus, nous partageons l’avis défavorable que vous émettez.               Évidemment.

Et nous souhaitons que la Préfecture émette un arrêté obligeant Total à assumer ses responsabilités et ce, jusqu’au bout. Car il est trop facile d’engranger des bénéfices, et de laisser la population se débrouiller avec la destruction de son environnement.

Depuis 1921, de l’autre côté du périph’, l’usine Tudor devenue Exide a fabriqué des batteries, avec comme conséquence les émissions de plomb, qui interviennent dans plusieurs pathologies. Dans ce cas, l’usine appartenait  à une filiale de l’équipementier américain Exide Technologies, qui s’est séparé  de 5 sites français. Nous avons une fois encore assisté à l’équation d’un grand groupe qui réalisait 2,5M $ de C.A. en 2004 et qui a laissé son activité péricliter sans assumer la dépollution des sols.

Certes, il n’y avait pas grand monde autour de l’usine en 1921, mais il y a maintenant les 400 maisons et les nombreux logements récents du Grand Projet Urbain. Cette servitude d’Utilité publique s’inquiète du futur. C’est bien. S’inquiéter du présent, ce n’est pas mal non plus. Car il nous semble particulièrement injuste de faire porter les frais de dépollution par les habitants, comme c’est mentionné ici. La préfecture semble vouloir agir dans l’urgence, sans même attendre les conclusions de l’étude de danger, après des années de complaisance.

Nous en avons discuté en commission, et nous partageons votre souhait de faire en sorte que les riverains puissent être indemnisés. Raison pour laquelle nous voterons pour cette délibération avec toutes les réserves émises, et le souhait de faire appel à la commission nationale d’alerte à l’environnement et à la santé publique. Nous n’en sommes pas moins effarés que le représentant de l’Etat ait attendu qu’une usine classée SEVESO arrive en fin d’activité pour s’inquiéter de la justice environnementale. Celle-ci sera probablement au cœur des échanges de l’enquête publique qui s’ouvrira le 25 avril. Nous serons au rendez-vous aux côtés de ces habitantes et habitants pour expliquer, écouter.

La liste est longue. Je terminerai donc en posant la question suivante :  l’irresponsabilité du Préfet en matière de pollution des sols, de l’eau, de l’air et donc en matière de protection des habitants et de santé publique est-elle sans limite ?

Je vous remercie.