Madame le Maire,
Ne boudons pas notre plaisir et saluons l’initiative portée par la délibération 21.07 annonçant la création d’une CAO visant à suivre et attribuer les études d’aménagement pour le grand secteur allant du CHR à Eurasanté, à cheval sur les communes de Loos et Lille, voire jusqu’au plateau de Fléquières à Haubourdin.
Notre intervention visera davantage à commenter l’objet de cette démarche que la CAO en tant que telle. Car dans notre programme « Prendre soin » lors de la campagne des Municipales, nous avions identifié ce secteur comme l’un des plus prometteurs pour permettre à notre ville de mieux respirer, mieux vivre, mieux se déplacer.
Pour reconquérir la Nature en ville. Pour le bénéfice des patients, des salariés, des usagers. Un monde des possibles, en somme, auquel nous devons être extrêmement attentifs, d’autant que les surfaces sont grandes et potentiellement mutables.
En janvier 2019, dans un courrier de réponse à plusieurs des interrogations de notre précédent groupe sur l’Arc Sud, vous nous aviez indiqué que le recouvrement du périphérique, je cite vos propos, « demeure pour nous une perspective intéressante à terme » et que vous aviez, je cite à nouveau, « demandé à nos services de construire un cadre d’action avec la MEL en vue d’une réactualisation du plan guide « Périphérique Sud » ». Vous terminiez ce courrier en affirmant « nous aurons évidemment l’occasion d’échanger ensemble sur le cadre de cette étude ».
Nous espérons avoir l’occasion, par l’intermédiaire de cette délibération, avoir l’occasion d’engager cet échange.
Ce nouveau projet peut-il nous donner l’occasion de partir sur un meilleur pied, et de nourrir le débat qui nous permettrait de tracer des perspectives à la fois pour les très nombreux usagers du secteur CHR, les salariés d’Eurasanté, des étudiants des facultés médicales, sans oublier bien sûr les riverains !
Nous aimerions donc profiter de cette première information ce soir pour plaider en faveur de l’intégration du secteur du périphérique sud à cette étude, car pour les lillois.es l’enjeu est bien à la fois :
- l’aménagement du secteur et les connections qui pourront s’opérer avec le secteur « intra » périphérique,
- résorber les coupures urbaines qui contribuent à contraindre les usages, et plus globalement les modes de vie… sans pour autant renoncer à cette idée, si chère aux paysagistes du projet Likoto, d’une forêt urbaine linéaire. Ceci pour que la coupure urbaine devienne un grand corridor de biodiversité et permette aux piétons et cyclistes de pouvoir à nouveau faire le tour de notre ville
Au-delà du périphérique sud, il y a également cet énorme noeud routier que représente l’avenue Oscar Lambret, pour permettre une intégration harmonieuse de la déchetterie et celle de la LPA, permettre aux habitants du Vieux Faubourg de rejoindre le reste de la ville en modes doux sécurisés.
Sur le site du CHR, au-delà des évidents aspects logistiques indispensables à la gestion et au quotidien de notre système de santé, de nombreux enjeux se posent.
Notamment : reconquérir les immenses surfaces aujourd’hui dédiées au stationnement (le parking situé entre les hôpitaux HURIEZ & LAMBRET fait le double de la grand place). Il est possible de systématiser les parkings silos, plus accessibles pour les patients et leur famille.
On peut convertir les espaces vacants en espaces verts (c’est à dire : les 2/3 du secteur) pour le bien des usagers et surtout des patients. Car tout soignant et tout patient sait le besoin d’espaces extérieurs de qualité et d’espaces verts pour les parcours de soin et la guérison. Le CHR pourrait ainsi accueillir nombre de nouvelles forêts urbaines et participer au rétablissement des patients.
Sur ce secteur, il est possible de doubler la surface d’espaces verts existants, de développer des micro trames qui seront autant d’espaces de promenade et de circulation, pour nous reconnecter à la forêt linéaire du périphérique sud.
Il paraît essentiel de prendre en compte le besoin local de logement étudiant, pourquoi pas sur les avenues Salvador Allende et Eugène Avinée, étudiants qui ont fait part de demandes d’urbanité du secteur : se loger, se nourrir, se détendre. Bref «y habiter » au sens géographique.
Enfin, cela signifie une gestion mieux équilibrée des flux et des parts modales, notamment à vélo, très dangereux ou dégradé rue Ambroise Paré et sur le croisement accidentogène avec la sortie de l’autoroute.
Le CHR ressemble à un monde à part et pourtant essentiel à nos vies, à ce titre, un élément essentiel du paysage urbain et des circulations, pour le moment incompatibles avec les enjeux climatiques. Nous espérons que cette CAO partagera nos points de vue afin d’améliorer la 1e mission du CH : l’hospitalité pour tous »