Contrat de ville : nous avons besoin du retour du conseil citoyen !

Madame la Maire,
Chers collègues
Merci pour la présentation de ces 252 beaux projets ce sont des projets très concrets qui tous les jours changent la vie.

Ce sont des enfants qui vont bénéficier de soutien scolaire au Faubourg de Béthune, une association à Moulins qui accompagne les femmes des quartiers à devenir cheffe d’entreprise, un collectif d’habitants qui se réapproprient leur espace et créer des jardins partagés à l’Epine, c’est une structure culturelle qui fait du hors les murs, un tiers lieu à Fives.

A Lille, nos quartiers populaires sont remplis d’énergie, d’idées qui foisonnent, d’habitants et d’associations engagés et mobilisées tous les jours pour les autres, pour l’intérêt général.

Merci à elles, merci à eux de donner tant pour notre ville et d’agir si fortement pour faire vivre cet esprit solidarité qui nous est si cher à Lille.
Ce fourmillement, il est bien loin de l’image que certains – certaines – veulent en donner en caricaturant les quartiers populaires en parlant de « zones de non France à nettoyer au karcher ».
Ces Tartuffe qui ont

  • flingué les services publics dans nos quartiers pendant des années,
  • ont supprimé les police de proximité,
  • qui chaque jour se demandent comment économiser un peu plus sur les aides sociales et le dos des plus pauvres
  • qui proposent la suppression de plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires.

Les quartiers n’ont pas besoin de ces mots ignobles, déjà violentés par une politique nationale désastreuses pour les plus précaires : entre coupes dans les APL (4mds euros d’économie en 2022), baisse de production de logements sociaux ou encore politique de gentrification que l’on appelle dans jargon « la mixité sociale ».

A ces Tartuffe, nous leur disons que les quartiers méritent tellement mieux que leurs paroles immondes.

Là où certains veulent diviser pour mieux régner, nous répondrons – nous – par plus d’unité, plus de solidarité et plus de services publics dans les quartiers.
Car rappelons-le : la Politique de la Ville est une politique de réparation, de rattrapage là où les inégalités frappent déjà brutalement. Notamment pour les plus jeunes dans les quartiers.

Aujourd’hui, en France il faut six générations pour sortir de la pauvreté selon l’OCDE.

A l’heure où il y a un emploi pour 13 chômeurs. A l’heure où les CDI deviennent rares. A l’heure où l’on parle de rendre payant l’accès à l’enseignement supérieur. A l’heure où trouver un appart, payer son loyer, remplir son assiette ça devient la croix et la bannière.

Ne stigmatisons pas la jeunesse qui subit de plein fouet ce contexte social.

Vous le savez, le Contrat de Ville arrive d’ici peu à son terme. Il nous semble primordial de réfléchir dès aujourd’hui à la suite. L’enfance et la jeunesse devra être une priorité forte de la prochaine contractualisation que nous pourrions envisager avec l’État après 2023. Par ailleurs, il nous faudrait entamer une évaluation des politiques publiques que nous menons depuis 2014 dans nos quartiers lillois.

Comprendre les réussites, mais aussi comprendre les échecs, nous permettra d’ajuster et d’être encore meilleur demain.

Pour cela, nous pourrions nous appuyer sur l’ensemble des acteurs locaux (associations, bailleurs sociaux, commerces) et les habitants à travers le Conseil Citoyen. Sauf que…. Sauf que celui-ci n’existe plus à Lille. L’avis du Conseil n’est d’ailleurs pas joint à la présente délibération même si nous notons que les conseils de quartier ont été sollicités.

Dommage pour une ville comme la nôtre – qui compte neuf quartiers sur dix en Politique de la Ville – que les habitants ne soient pas dignement représentés dans cette instance rendue obligatoire par la loi de programmation pour la ville et la cohésion urbaine d’un certain François LAMY.

Si nous voulons une Politique de la Ville efficace, la co-construction avec les habitants des quartiers est essentielle. Leurs avis, leur regard, leur expertise d’usage doit être pleinement intégré dans les projets de la Ville. Nous serons donc attentifs à la remise en route du conseil citoyen et de leur association à la contractualisation future.
Je vous remercie.