Madame le Maire, Monsieur l’Adjoint,
C’est avec beaucoup d’intérêt que notre groupe a participé aux réflexions présentées en commission sur cet avis. Emettre un avis à l’attention du Préfet, dont le rôle de validation de nombre d’actes administratifs qui interviennent tout du long des projets d’urbanisme ou d’aménagement sous toutes leurs formes l’amènent, bien souvent, à accorder autorisations voire dérogations sans guère se soucier des enjeux, des perceptions, des expertises d’usage, voire même des politiques locales.
Nous avons donc un avis à émettre sur un énième projet logistique, certes ni un Amazon ni un Ali Baba et de leur gigantisme, mais un projet parmi des multitudes de petits projets qui participent de cet eldorado productiviste de l’immobilier logistique, et surtout à repousser toujours plus loin l’objectif d’une société neutre en carbone et d’un air sain pour les lillois, lommois et hellemmois.
Dans le cas présent, celui-ci contribuerait à faire de l’ancienne gare de Lomme Délivrance non plus un nœud ferroviaire, mais un nœud logistique routier. Dans une zone déjà engorgée, sans qu’il n’y ait d’engagements sur les mobilités propres, alors que la qualité de l’air appelle moins et non pas plus de flux routiers ? Alors même que nous avons le CMDU au Port de Lille.
Nous voulons le dire franchement : ces promoteurs sont irresponsables, comme le sont ceux qui spéculent aujourd’hui sur les drives piétons, les dark kitchens, aseptisent des locaux commerciaux pour en abandonner la majeure partie d’ici 2 à 3 ans. Cette parenthèse pour souligner à quel point le devoir de vigilance s’impose en matière d’urbanisme car
nous ne maîtrisons pas tout ce qui se passe en la matière dans notre ville.
La dérogation pour la destruction d’espèces protégées accordée par le Préfet est tout autant irresponsable : pas seulement celle-ci, mais le principe communément établi de dérogations systématiques aux promoteurs.
Nous vous avions donc proposé 3 amendements en ce sens, intégrés mercredi à l’occasion du conseil de Lomme, afin de dire clairement aux promoteurs, mais aussi au Préfet, que ces projets du 20ème siècle ne seront pas lillois, ni lommois ou hellemmois, et que nous ne voulons plus de ces autorisations qui portent atteintes à la biodiversité d’autant qu’intrinsèquement elles ne sont pas conformes à la loi Biodiversité de 2016.
Merci au Maire de Lomme d’avoir intégré ces amendements qui sont une garantie supplémentaire, peut être pas suffisante mais tout de même, qu’une version tout juste légèrement améliorée, à la marge, de ce projet, ne bénéficie d’une autorisation préfectorale.
Nous souhaitions aussi profiter de cette délibération lommoise pour évoquer le sujet Refinal dont nous n’avons que peu parlé dans cette enceinte mais qui préoccupent fortement les lommois, ce malgré les puanteurs, malgré les débris d’aluminium épais comme le doigt de la main qui parsèment les rues, malgré les fumées qui s’échappent d’une toiture censée être étanchéifiée.
Il y a urgence à en parler non seulement à cause des nuisances et des impacts sur la santé sur les habitants, mais aussi car la parcelle adjacente est en voie d’être cédée par la CCI Grand Lille, qui a publié un Appel à Manifestation d’Intérêt pour la céder ou la louer. Et le premier acheteur sur les rangs est Refinal.
C’est donc maintenant qu’il nous faut nous adresser à la CCI Grand Lille et à sa nouvelle Présidente, pour leur dire qu’une telle extension est inenvisageable, et s’il le faut, engager le dialogue pour que la puissance publique rachète cette surface, pour garantir aux lommois et lillois que Refinal n’étendra pas des pratiques industrielles irresponsables.
Enfin, nous voilà un an et 2 mois après l’adoption du vœu Risques industriels et la décision de nous doter d’une organisation dédiée à la prévention, à l’information, au dialogue : tout démontre l’urgence de sa mise en place.
Avons-nous un engagement du Préfet en ce sens, et surtout une date, pour renforcer notre capacité à agir ?
Je vous remercie de vos éclaircissements.