Jérémie Crepel intervient sur les expérimentations suite au Covid-19 : nous appelons à en tirer des apprentissages !

Jérémie Crépel, Conseiller Municipal

Madame le Maire, mes chers collègues,

Vous nous présentez ce soir une délibération liée aux mesures d’exonération de redevance d’occupation de l’espace public liées au Covid-19. Nous la voterons car oui le Covid a profondément modifié, au moins pour un temps, notre usage de l’espace public. Mais nous souhaitons aussi que des leçons soient tirées de cette période et revenir sur 3 mesures innovantes, des expérimentations qui ont amené à repenser les usages de l’espace publics.  : l’extension des terrasses, la piétonisation, et les coronapistes.

Concernant l’extension des terrasses, nous ne parlerons pas ce soir de la gratuité : effectivement, il était indéniable qu’un jour, cette gratuité prenne fin. Ce que nous regrettons, c’est que vous mettiez fin à l’expérimentation sans en faire un réel bilan alors que la ville de Paris a choisi de la prolonger jusqu’en juin 2021. Évidemment, nous sommes bien conscients que dans certains endroits de Lille -nous en avons déjà discuté- les extensions de terrasses aient emmenés certains débordements – vous évoquez 6 ou 7 points problématiques, mais quel apport pour l’animation de nos rues, le changement d’ambiance, l’appropriation de l’espace public, la dynamisation de certaines places hors des quartiers centraux – à ne pas oublier dans cette politique ? Vous ne l’avez visiblement pas étudié.

Ainsi, la question va au-delà des terrasses : c’est une question de renouveler la perception de l’espace public et de son partage entre les différentes usages. Et un partage en faveur de la transition écologique. Ne serait-il pas souhaitable d’envisager que les 200 places stationnement qui ont été neutralisées pour les extensions de terrasse le restent afin de rendre possible un souffle nouveau dans l’espace public ? Pour, par exemple, y laisser quelques terrasses, mais aussi y donner de l’espace pour les projets du budget participatif, de l’espace pour les mobilités non-carbonées ou encore de l’espace pour simplement AIDER à flâner tels que des bancs par exemple.

J’en arrive donc à la piétonisation. Certes, nous avions regretté que cette piétonisation soit limitée au samedi – les piétons aspirent toute la semaine à un meilleur partage de l’espace public. Certes nous avions regretté que cette expérimentation ne concerne une fois encore que les quartiers Centre et Vieux Lille, comme c’était le cas du plan de déplacement – tous les quartiers lillois ont droit à des espaces apaisé du trafic automobile. Mais au moins, cette expérimentation avait le mérite d’exister, et lelle a été plébiscité par les usagers et les commerçants. Alors pourquoi y mettre fin ? Pourquoi plutôt ne pas l’étendre ? Monsieur Richir, vous avez déclaré à la presse « La ville retrouve ses marques. ». Quelle déception ! Avec vous le « monde d’après » ressemble furieusement au « monde d’avant. ». Au contraire, nous vous proposons donc de pérenniser la piétonisation du centre ville et de piétonnier également le cœur des autres quartiers lillois.

Venons-en enfin aux coronapistes. Là encore, vous avez tenté une expérimentation, trop timide à notre goût, mais concluante, même si certains aménagements comme sur le quai Léon Jouhaux, ne sont pas satisfaisants, faute d’avoir osé prendre suffisamment de place à la voiture. Allez-vous proposer à la Mel de nouvelles pistes et voie bus, par exemple, en réduisant à deux fois une voie l’ensemble des boulevards ? Un réseau express vélo sécurisé, que vous avez vanté dans votre programme, ne se réalise pas avec de simples bandes cyclables.

Ainsi, la question que nous souhaitons vous posez ce soir est la suivante : avez-vous une stratégie d’aménagement de l’espace public, de convergence des usages, qui tiennent compte des apprentissages des expérimentations que vous avez réalisé lors de cette dernière année et demie ?