Frédéric Louchart s’exprime sur le projet Saint-Sauveur : c’est toujours non!

Madame le Maire,

Mes chers collègues,

La délibération que vous nous présentez ce soir acte la cession d’une parcelle à la SPL Euralille sur le Site Saint Sauveur.

Le projet d’aménagement Saint-Sauveur semble donc suivre son cours.

Permettez-nous donc d’exprimer ce soir notre surprise teintée de colère de voir cette délibération alors même qu’un recours administratif est en cours et que l’avis récent du rapporteur public semble indiquer que le processus de déclaration d’intérêt général est de retour à la case départ.

Madame le Maire, vous considérez aujourd’hui Saint-Sauveur comme un problème de procédure. Non, Madame, le Maire, Saint-Sauveur n’est pas un problème de procédure mais bien un problème de fond. Saint Sauveur c’est aussi le symptôme d’une méthode qui a échoué.

L’intérêt général pour les lilloises et les lillois est de ne pas faire ce projet d’aménagement tel qu’il a été est pensé, il y a bientôt dix ans. Un projet daté. Un projet qui au lieu d’améliorer la qualité de l’air, la dégrade, un projet qui au lieu d’augmenter la surface d’espace vert par habitant à Lille, la diminue.

Bien sûr que l’on manque de piscines qui ne soient pas confrontées à des problèmes techniques réguliers, qui ne soit pas vétustes parce que quinquagénaires ou encore saturées.

Doit-on pour autant construire une piscine olympique avec une fosse de plongée et un bassin extérieur avec des incertitudes non-négligeables sur l’impact du projet sur l’eau et les nappes phréatiques et au beau milieu d’un des quartiers les plus pollués de Lille ?

Doit-on pour autant aggraver cette situation catastrophique de pollution de l’air en bétonnant ?

En augmentant considérablement le trafic automobile et les particulières fines qui vont avec, du fait des 5,000 nouveaux potentiels habitants et milliers de places de parking et de plusieurs dizaines de milliers de m2 de bureaux ?

Au regard des épisodes récurrents d’alertes de particules fines dans notre ville, des nouveaux seuils d’alerte de l’OMS qui baisse de moitié, ce projet est non seulement obsolète mais un véritable danger pour les Lillois et Lilloises qui déjà suffoquent.

Alors oui vous nous direz : il faut une nouvelle piscine, il y a des centaines de personnes qui attendent un logement social.

Nous sommes d’accord. Mais des solutions différentes doivent être apportées à ces urgences, sans les opposer les unes aux autres.

Madame le Maire, la friche Saint-Sauveur, c’est 23 hectares sur lesquels une transformation de la Ville pour la transition écologique est possible. Plutôt que de s’enferrer dans une bataille juridique, c’est le moment de remettre le projet à plat et d’écouter les lillois et les urgences sociales et climatiques. Le temps est venu de repenser ce projet en co-construction, cette fois, non plus contre mais avec les lillois et Lilloises.