Soutien au commerce indépendant de proximité lillois : une intervention de Stéphane Baly

Mes chers collègues.

Les délibérations 21/211 et 21/212 sont l’occasion pour le groupe Lille Verte d’exprimer son attachement et sa préoccupation, pour ne pas dire son inquiétude du devenir du commerce indépendant de proximité. Non seulement parce que le commerce traverse un moment difficile avec la crise sanitaire mais aussi par les choix et les soutiens de la ville apportés à la distribution industrielle, choix qui vous le savez ne sont pas les nôtres.

Vous le savez, nous ne croyons pas à la politique du en même temps ! En même temps la défense du commerce de proximité dans les quartiers avec le PLA commerces et en même temps la création de dizaines de milliers de mètres carrés de surface de vente d’un centre commercial au modèle dépassé.

Le commerce lillois est multiforme et c’est ce qui en fait sa richesse. Son rayonnement s’exerce à l’échelle internationale mais aussi à l’échelle du quartier. C’est les boutiques du vieux Lille ET les épiceries des bois blancs, c’est aussi bien les rues piétonnes de Lille-centre que les marchés dominicaux.

Bien sûr nous voterons la subvention à l’association Interprofessionnelle des fruits et légumes frais tant parce qu’elle sensibilise avec force et conviction les habitants de Lille et Hellemmes à l’importance de consommer des fruits et des légumes frais, que parce qu’elle encourage également proximité et approvisionnement sur les marchés de quartier et de plein air.

La récurrence de cette animation est à souligner. Voilà de nombreuses années que la ville accompagne l’association INTERFEL et sa diététicienne sur les marchés lillois avec un travail de fond qui nous l’espérons parviendra très bientôt à du 100 % bio, du 100 % en proximité pour ses démonstrations et dégustations. Cette délibération est aussi l’occasion de souligner l’extrême fragilité de nombre de nos marchés lillois. En une décennie combien de commerçants ont disparu de nos marchés ? La lecture du calendrier des animations proposées nous aide à mieux appréhender la situation des marchés :

  • Vendredi 11 juin matin : marché du Faubourg de Béthune, 2 commerçants, un producteur, un primeur.
  • Et l’après midi : marché de Vauban, un fleuriste.

Dans ces deux cas, il y a 10 ans il y avait encore plus d’une dizaine d’étals présents.

  • Samedi 12 juin : le marché des bois blancs, inauguré lors du dernier mandat et qui a bien failli disparaître. Pendant de nombreux mois il n’est resté qu’un seul producteur sur la place Saint Charles.
  • Mardi 15 juin: marché de Lille-Sud, lui aussi créé lors du dernier mandat et qui ne fera pas parti des prétendants à l’animation. Ils ne sont plus que 2 commerçants à résister. pour combien de temps encore ?

J’arrêterai la liste et pourtant, comme vous avez pu le lire dans les pages de la voix du Nord, en ce printemps une nouvelle fois un marché lillois, le marché Sébastopol, typique marché d’approvisionnement va candidater, avec force d’arguments à l’élection du plus beau marché de la région et espérer devenir le plus beau marché de France 2021. Mais on le sait rien n’ai jamais acquis, en 2016 la France se passionna pour l’élection du marché préféré des Français et plusieurs dizaines de milliers d’internautes mirent en avant le marché de Wazemmes pour en faire le grand gagnant de cette élection. Croyez-vous vraiment qu’il en serait de même aujourd’hui ? Indépendamment de la crise Covid 19 ce marché se vide de ses commerçants et de ses clients.

Pour toutes ces raisons Il est vraiment temps de reprendre la concertation, avec les organisations professionnelles de commerçants, avec les organisations de défenses des consommateurs, avec les riverains  afin de redonner vie à nos marchés même aux plus petits.

Nous voterons évidemment également la délibération de soutien à l’U.C Gambetta et ses plus de 80 adhérents, mais quel regret de constater que la ville n’abonde l’opération commerciale qu’à hauteur de 10 % de son budget prévisionnel. Certes la métropole soutiendra 60% du projet mais n’était-ce pas l’occasion de sur-vitaminé une organisation commerciale constituée de bénévoles capable de travailler au soutien du commerce dans le quartier ?

C’est aussi l’illustration d’une nouvelle redistribution des soutiens apportés par la ville et la métropole au commerce local. En 2020 le PLA commerce est arrivé au terme de son 5eme exercices, accompagnant tout au long de ces années passées commerces, artisanats et services sur notre territoire.

Quand est-il aujourd’hui ?

  • Quelques soutiens dans le cadre des animations portés par les Unions commerciales,
  • le suivi d’opérations nationales,

Mais c’est surtout un certain nombre d’interrogations, d’attentes. Et notamment

  • L’interrogation quant à la fusion et le devenir du Gaël et de la Fédération lilloise du commerce.
  • Et l’attente d’un véritable projet fort capable d’emmener le commerce de proximité jusqu’au cœur de chaque quartier.

Je vous remercie.