Madame le Maire, mes chers collègues,
Parmi les transformations du secteur Concorde au Faubourg de Béthune, le développement de l’agriculture urbaine prolonge des projets initiés sous les mandats précédents. Nos prédécesseurs ont toujours été très attachés aux pratiques de l’agriculture urbaine. Le maraîchage urbain plonge d’ailleurs ses racines très loin dans le passé, avant même les jardins ouvriers de l’âge industriel.
Le projet qui nous est présenté se base sur une estimation de 10 tonnes annuelles de production en mode bio-intensif, organisée par Lille Sud Insertion, après une formation encadrée par Veolia à partir de 2024.
Pratique que nous avons toujours défendue, le contact avec la nature permet aussi du lien social entre les habitants d’un même espace de vie, mais qui n’ont pas l’occasion de se côtoyer d’habitude, ce qui sera un élément d’intégration des nouveaux habitants. De même, ce contact avec le vivant possède aussi des aspects pédagogiques, cités dans le document.
Nous avons noté le souci d’insertion professionnelle dans le déploiement de l’activité et celui de la qualité par des analyses de polluants, ce qu’on ne peut qu’approuver. Nous notons également une préoccupation importante : l’accessibilité de l’alimentation de qualité. Vous avez retenu deux options ; diversifier l’offre de vente pour s’adapter aux modes de vie et une tarification sociale pour s’adapter aux budgets modestes.
Ce dernier point nous paraît encore plus intéressant, mais dans le modèle économique du projet, c’est LSI qui semble assumer cette exigence. De fait, plus les productions seront vendues, et plus l’écart entre le prix du marché et le tarif préférentiel de vente augmentera, au risque de mettre en péril l’équilibre financier de l’association. La question de la viabilité des projets d’agriculture urbaine n’est pas propre à Lille ; elle se pose dans tout projet de ce type. Plusieurs solutions ont été retenues : le financement par dons et mécénat, une modification des cotisations et des prix de vente, ou le financement par des subventions publiques.
Une étude réalisée pour l’INRA et Agro-Paris-tech en 2017 concluait que seuls des projets subventionnés permettaient la viabilité des fermes urbaines, qui ont à la fois une exigence de haute qualité et de prix inférieurs à ceux du marché s’agissant de ces fermes en maraîchage « de pied d’immeuble »
Aussi, nous proposons une participation financière de la ville afin de compenser ces écarts entre prix du marché et tarifs préférentiels inscrits au cahier des charges. LSI ne réalisera pas de profit, d’où la redevance plancher qui lui est proposée, mais sera sécurisée dans son modèle économique