Pour une stratégie de l’emploi pour la transition avec les jeunes et les moins jeunes

Maël Guiziou, Conseiller Municipal

La politique de l’emploi est une politique centrale dans la période qui est la notre.

Lille se caractérise sur le long terme par un taux de chômage sensiblement supérieur à la moyenne nationale, de l’ordre de 10 point supérieur, notamment dans les quartiers politiques de la ville. On peut craindre que la crise Covid n’aggrave une situation déjà difficile.

Or, le stock d’emploi à Lille est bon. Comme le soulignait dès 2017 le livre « Sociologie de Lille » du collectif Degeyter, le problème n’est pas forcément d’augmenter le volume d’emploi hautement qualifié lié à la métropolisation du tertiaire supérieur et de l’industrie de pointe, mais de permettre aux lilloises et aux lillois d’accéder à l’emploi. Pour cela il faut également créer des emplois de proximité et de niveau de compétences variés et renforcer les compétences des demandeurs d’emploi présents sur le territoire.

Dans ce cadre, nous souscrivons aux objectifs de faciliter l’insertion professionnelle des jeunes et de les accompagner vers les emplois de la transition écologique. La ville de Lille pourrait encourager auprès des acteurs du territoire, la prise en compte de ces emplois de la transition. Le projet de dispositif zéro chômeurs à Fives participe également de cette dynamique positive un territoire proactif en faveur de l’emploi de demain.

Une interrogation cependant concernant l’accompagnement humain et logistique des futurs bénéficiaires tout au long de cette année : oui pour développer la garantie jeunes mais attention à ce que la massification ne conduise à la baisse de la qualité du dispositif et de ses résultats en terme d’insertion dans l’emploi.

La politique de l’emploi n’est cependant pas l’apanage des seules collectivités. On peut regretter l’action de l’État qui précarise les demandeurs d’emploi via le déploiement de la réforme du chômage qui va faire basculer de nombreux lillois et lilloises sous le seuil de pauvreté.

De plus, dans le contexte de grave crise économique et sociale qui est la notre on ne peut que regretter l’inexistence d’un réel filet de sécurité pour les jeunes. Un RSA pour les moins de 25 ans ou un revenu universel pour les jeunes permettrait de donner aux jeunes les moyens de se projeter dans l’avenir et de construire leur employabilité sur le long terme.

Nous appelons la ville à mobiliser les moyens et les outils conséquents pour l’emploi des jeunes et moins jeunes, à les ajuster aux besoins que la crise actuelle fait naître et à développer ceux qui permettront de bâtir un vivre-ensemble écologique.

Nous voterons bien entendu ces délibérations.

Je vous remercie