Hébergement d’urgence : Faustine Balmelle salue la mise à disposition de locaux pour l’association La Sauvegarde du Nord mais demande à la Ville de faire plus

Faustine Balmelle
Co-présidente
Lille Verte

Madame le Maire,

Mes chers collègues,

3000.

Ce chiffre vous le connaissez.

C’est celui des personnes à la rue sur la métropole lilloise, incluant avec lui plus de 800 enfants.

Un chiffre en augmentation de 3% sur une seule année, entre 2019 et 2020.

Ce chiffre, il ne comprend pas l’impact de la crise sanitaire que nous traversons actuellement, et qui – nous en sentons déjà les premiers effets – fera l’effet d’un tsunami social.

Dans le contexte, il est urgent d’agir pour les plus précaires, ces “inconfinables” comme les a qualifié la VDN il y a quelques temps. Inconfinable, car faut-il pouvoir se confiner. Car faut-il encore savoir qu’il y a un confinement. Au début du deuxième confinement, j’avais croisé un couple de SDF dans le centre de Lille qui ne savait même pas, qui n’avait même pas eu les moyens de savoir, qu’un nouveau confinement avait été décrété.

Vous avez rappeler les chiffres en début de conseil: une centaine de place de l’Etat sur le plan Grand Froid, c’est trop peu. Le reste: 825 places sur l’arrondissement de Lille. Rappelons que l’arrondissement de Lille ne compte pas que Lille mais 124 communes…

La délibération que vous proposez ce soir, nous la saluons Mme Le Maire. Notre groupe Lille Verte soutient pleinement la mise à disposition gratuite de locaux jusqu’alors inoccupés pour l’association de la Sauvegarde du Nord.

C’est une excellente nouvelle pour les 50 familles qui trouveront ainsi une solution d’hébergement d’urgence.

Nous n’avons eu cesse de le répéter lors des derniers conseils municipaux : l’hébergement et le logement sont un droit et la clé pour des conditions d’existences dignes. Nous réclamions la réquisition de bâtiments publics ou de logements vides.

La ville de Lille entame des démarches en ce sens et nous nous en réjouissons. Nous en appelons à ce que celles-ci germent partout où cela est possible dans la commune.

Pour cela, nous pouvons nous inspirer d’expériences locales permettant à la fois de lutter contre le logement vacant et contre la précarité extrême qui s’intensifie depuis le début de la crise sanitaire.

A Rennes, où des batiments inoccupés sont mis à disposition de personnes sans-abri, par un partenariat entre la ville, les associations et les promoteurs immobiliers. Ces “squats légaux” constituent une bonne solution. Pourquoi ne pas les mettre en place à Lille ? Cela permet, à la fois, de lutter contre l’extrême pauvreté et pour le droit au logement.

A Paris, où des gymnases ont été réquisitionnés et ouvert pour les sans abris, en lien avec des associations d’aide alimentaire et d’insertion.

A St Brieuc, où huit appartements vont être mis à disposition de migrants précaires, suite à une coopération entre la Ville, des associations (comme la Fondation Abbé Pierre) et un bailleur social de la commune. L’objectif est ici de viser l’intégration des familles

Des solutions nouvelles, innovantes et surtout efficaces pour les plus précaires sont nombreuses, ailleurs en France. Partout, des municipalités se mobilisent pour changer la vie.

Mme le Maire, votre citation a été rappelée : “Ne laissons pas les gens crever”. Vous avez raison, ne tolérons pas la misère, jamais. L’Abbé Pierre disait: “Le contraire de la misère, c’est le partage”. Partageons nos bâtiments, partageons nos espaces publics à ceux qui en ont besoin.

Vous pourrez compter sur les élus de notre groupe qui poursuivra ce travail sur cette question primordiale afin de lutter contre l’injustice sociale et la pauvreté. Car pour nous – ce n’est pas le déploiement de caméras de surveillance la priorité numéro un Monsieur Deslandes – mais bien la dignité humaine et la solidarité.

Je vous remercie.