Madame la Maire,
Chers collègues,
L’année 2020 nous a rappelé combien les enjeux de santé étaient capitaux. Plus spécifiquement dans les quartiers prioritaires où deux habitants sur cinq déclarent avoir renoncé à au moins un soin pour des raisons financières au cours de l’année écoulée, d’après le rapport annuel de l’Observatoire National de la Politique de la Ville publié l’année dernière.
Car nous le savons, ce sont les quartiers populaires qui ont souffert et souffrent le plus : difficultés d’accès aux soins, de s’alimenter avec des produits de qualité, d’avoir accès à des espaces de nature, à une pratique sportive, à la prévention.
L’espace santé du quartier de Faubourg de Béthune réalise depuis vingt ans un travail de qualité et reconnu, à la fois espace ressource, d’écoute, de prévention, d’accompagnement et de sensibilisation. Il contribue à faire le lien entre habitants et professionnels de santé ou des associations comme le Planning Familial. C’est sous son impulsion que sont nés les ambassadeurs santé. Ces derniers opèrent un travail de prévention indispensable et participent à diffuser les messages d’information en santé dans les quartiers. Nous tenons à saluer le travail de ces ambassadeurs – ou plutôt de ces ambassadrices.
Permettez-moi un petit clin d’œil à Djacomina, Fatima, Corine, l’inoubliable Sadia, Atia, Soulef et toutes les autres. Ces femmes, mères au foyer pour la plupart, venues pour la première fois à l’Espace pour un problème de santé et qui ont décidé de donner de leur temps et de s’investir pour les autres. C’est aussi elles qui les premières se sont qualifiées d’ « Ambassadrices », terme repris par leur coordinatrice Farida Abdelhadi et aujourd’hui bien connu du quartier. A ces femmes fortes et inspirantes, nous leur témoignons notre soutien.
Aujourd’hui si nous soutenons la proposition de subvention qui nous est présentée, il faut donner à l’espace santé du Faubourg de Béthune les moyens de réussir pleinement sa mission. Une seule salariée permanente et ses quelques renforts semblent insuffisant face à l’ensemble des besoins et demandes. S’il nous faut prendre soin des habitants, notamment ceux des quartiers populaires, il nous faut aussi prendre soin de celles et ceux qui travaillent à leurs côtés. Parmi elles, parmi eux, les salariés associatifs.
C’est pourquoi, nous demandons un soutien financier pour le recrutement d’un poste supplémentaire au sein de l’espace santé et un local plus grand répondant aux besoins de l’association. Cette demande s’inscrit, vous le comprendrez, dans un contexte de crise sanitaire qui n’a fait qu’aggraver les inégalités d’accès aux soins des personnes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Je vous remercie.
