Partenariat entre la ville et l’UNICEF France, allons plus loin ! : une intervention de Mélissa Camara

Mélissa Camara, conseillère municipale

Madame la maire, chers collègues,

La ville de Lille souhaite poursuivre son partenariat avec l’UNICEF France et obtenir le titre « ville amie des enfants » pour ce mandat. Au sein du plan d’action municipal, deux engagements retiennent particulièrement notre attention : Le bien-être de chaque enfant et chaque jeune, mais aussi la lutte contre l’exclusion, la discrimination et pour l’équité.

L’année 2020 a été éprouvante pour toutes et tous et plus particulièrement pour les plus précaires d’entre nous ! Dans notre ville, des centaines d’enfants vivent au sein de camps et bidonvilles dans des conditions inhumaines. Face à la COVID 19, les habitants des squats, camps et bidonvilles sont particulièrement vulnérables. Nous l’avons vu lors du premier confinement, mais aussi en août lors de la canicule.

Dans son rapport, effectué en septembre 2020, l’ONG Solidarités internationale dresse un diagnostic des bidonvilles de la métropole concernant l’accès à l’eau sur les camps. Le constat est sans appel : de nombreux bidonvilles sont, selon les critères de l’ONG, en priorité 1. C’est-à-dire que « Les habitants du bidonville n’ont pas de desserte en eau potable sur leur terrain ». Ce manque d’accès à l’eau, pourtant considéré comme un droit de l’Homme par l’ONU depuis 2010, a de nombreuses conséquences sur les enfants vivant dans ces bidonvilles :

-une mise en danger physique, ces enfants devant aller chercher plusieurs fois par jour de l’eau, traversant parfois des routes dangereuses.

-Un impact sur la santé de ces enfants avec le développement de maladies et infections liées au manque d’hygiène (notamment des surinfections de plaies, des parasitoses, des érythèmes fessiers…)

– Aussi les associations soulignent les difficultés sociales liés à l’absence d’eau et donc d’hygiène. En effet, malgré la politique de scolarisation portée par la ville, des enfants ont des réticences à se rendre à l’école face aux réactions de leurs camarades.

Je voudrais également revenir sur la situation de la friche saint-sauveur, où un incendie s’est déclaré il y a quelques jours. Sur le site, il y aurait une vingtaine de mineurs. La ville de Lille doit rester fidèle à ses valeurs humanistes et solidaires, et pallier les manquements de l’échelon départemental en trouvant une solution pour ces adolescents.

Lille, ville amie des enfants depuis 2003, se veut donc être un refuge pour les enfants. Il est donc inacceptable que sur son territoire, des enfants grandissent dans des conditions si indignes. Nous vous demandons de ne pas seulement renouveler ce label, mais également votre politique de l’accueil. Une politique de l’accueil qui protégerait TOUS les enfants, face aux manquements du département et de la MEL.

Je vous remercie