Intervention sur les subventions attribuées pour les maraudes par Faustine Balmelle

Madame la Maire,

Chers collègues,

Notre groupe salue l’action des associations qui agissent auprès des plus précaires et luttent contre le sans-abrisme et la misère dans notre ville. Essentielles à l’accompagnement des habitants en situation difficile, elles pallient trop souvent l’inaction de l’État, avec des moyens insuffisants.

Nous soutiendrons, sans réserve, ces structures et les actions menées en faveur des sans-abris, des précaires et des habitants les plus pauvres. Pour rappel, 2380 personnes se déclaraient à la rue, en campement ou en squat au printemps 2019 sur la métropole. D’après les données de l’ADULM, 95% des appels au 115 sur la métropole concerne la zone de la commune de Lille.

Face à ce constat déjà difficile, la crise sanitaire a touché davantage les plus précaires des habitants: difficulté à se confiner, à accéder à un abri, à l’eau potable, à l’alimentation.

Pour notre groupe, il faut désormais faire plus. Dans un contexte où les besoins sont en hausse, l’action municipale et le soutien aux associations doivent l’être aussi.

Si nous saluons le soutien financier de la Ville aux associations de solidarité, nous souhaitons agir davantage. Vous l’avez compris, nous demandons de pérenniser, d’accroître ce soutien par une augmentation claire des subventions, de renforcer le réseau local existant et de diversifier les partenaires de la commune. Il en va de vie humaine et de notre responsabilité collective.

Vous allez nous répondre que ce n’est pas une compétence obligatoire, que la Ville fait déjà beaucoup – plus que d’autres. C’est vrai.
Nous vous répondrons urgence sociale, dignité humaine et devoir de solidarité.

Nous n’avons pas peur de l’affirmer: la pauvreté est politique. Un célèbre homme politique disait “la pauvreté n’est pas naturelle, ce sont les hommes qui l’a crée et la tolèrent. Mais ce sont aussi les hommes qui la vaincront”. C’est pourquoi nous croyons fermement en l’action collective et défendons un autre modèle de société pour un meilleur partage des richesses et plus de justice sociale.

Au delà du soutien au réseau associatif, nous portons aussi l’idée d’expérimenter le revenu universel d’existence dans notre ville. Ce revenu, garanti sans condition de ressources, permettrait à un échantillon de la population lilloise d’accéder aux besoins de base, de s’émanciper et d’envisager la vie autrement que par la survie ou l’angoisse de la fin du mois. Des communes l’ont mis en place ailleurs. C’est possible. C’est réalisable.

De plus, rien ne nous empêche d’imaginer des solutions nouvelles, comme cela se fait à Rennes où promoteurs, commune et associations d’entraide travaillent de concert pour loger les sans-abris. dans des maisons jusqu’alors inoccupées.

Pour conclure, nous voterons donc pour cette délibération et ainsi les subventions proposées, en souhaitant vivement une augmentation des subventions de celles-ci tout de suite et en encourageant la mise en place d’une politique qui vise l’éradication – pure et simple – de la pauvreté.

Je vous remercie.