Intervention de Maël Guiziou sur « J’en suis, j’y reste »

Madame, monsieur, mes chers collègues,

Cette délibération propose d’accorder une subvention de 1000€ au “j’en suis j’y reste”, centre Lesbien, Gay, Bi, Trans, Queer, Intersexe et Féministe des Hauts de France. 1000€ c’est une division par 4 du soutien alloué à cette association, alors même que l’association sollicitait une augmentation des crédits.

Or, la survie de cette association est en jeu. En avril 2019, le centre “j’en suis j’y reste” était déjà menacé, ce qui l’avait amené à organiser des appels aux dons.

Voter cette subvention en l’état c’est donc participer à la disparition d’une institution clé dans le paysage lillois.

Nous partageons toutes et tous ici la volonté de faire de Lille une ville sans LGBTI-phobie, une ville ouverte et inclusive. Les violences homophobes de juin dernier nous ont brutalement rappelé que nous en étions loin. Or, l’association “j’en suis, j’y reste” assure l’« accueil des personnes LGBTQIA+ dans leurs diversités (âge, nationalité, milieu social…), tout en prenant en compte les spécificités de corps, d’identité, de vécu.

Elle participe à la lutte contre les discriminations, l’exclusion et l’isolement liés à l’orientation sexuelle et aux identités de genres. Elle accompagne celles et ceux qui le souhaitent dans leurs démarches administratives par exemple pour des changements d’état civil ou pour l’accès aux soins.

Nous partageons ici la volonté de faire de Lille une ville accueillante, refuge pour les exilés. Or, l’association “j’en suis, j’y reste” aide à l’orientation des personnes LGBTQI+ de nationalité étrangère sollicitant un titre de séjour en France.

Nous partageons tous ici la volonté de faire de Lille une ville sans Sida. Cet objectif ne se fera pas sans de solides institutions communautaires. L’association “j’en suis, j’y reste” participe à la prévention pour la promotion du sexe sans risque, en informant sur les MST,IST, les hépatites virales, le VIH et du sida.

Nous partageons toutes et tous ici la volonté de faire de Lille une ville féministe. Pourtant le “centre j’en suis j’y reste” propose des réunions à destination des femmes sur la sexualité et les violences sexistes et sexuelles.

Madame la maire, vous vous êtes engagée lors de la dernière marche des fiertés à soutenir cette association.

Nous avons besoin de renforcer les acteurs de notre ville et non de les affaiblir. C’est pour cela que je vous demande de reconsidérer cette réduction de subvention.

Étant favorable aux deux autres subventions, nous voterons à regret cette délibération.