Dimanches de la liberté : pour une pratique durable du vélo, nous avons besoin d’infrastructures sécurisées ! par Frédéric Louchart

« Le vélo, c’est pas que pour les pros » : bon slogan. Et il est vrai que la pratique s’est considérablement développée en ville, à l’occasion de la pandémie. Cette année, Lille sera ville étape du Tour de France le 06 juillet prochain. Bel encouragement à la pratique sportive comme aux déplacements du quotidien. Mais l’année 2021 a été marquée par un important rebond des accidents.
Lille n’a pas été exempte de drames, qui nous ont toutes & tous attristé.e.s.

Ce n’est pas le tout de sensibiliser à la pratique du vélo, mais encore faut-il que la Ville offre des infrastructures adéquates et leur bon usage. Il y a les grands classiques : ouverture de portière, intersection, déboîtement intempestif… certes, mais pas seulement. La vitesse excessive, le mauvais état de la chaussée et le stationnement abusif pour cause de SMS ou de « j’en ai pour 2 minutes » nourrissent un fort sentiment d’insécurité.
Si ce n’est pas en ville que les accidents mortels sont les plus nombreux, c’est en ville que les enjeux sont les plus importants, et que les faibles distances incitent à marcher comme à pédaler. Encore faut-il ne pas avoir l’impression de mettre en jeu sa vie ou celle de ses enfants.

Sur ce point, nous sommes fréquemment interpellés par des cyclistes – mais aussi des piétons – quant à la place exorbitante de la voiture, comme vous-mêmes l’avez été dans une lettre ouverte publiée sur Internet par le groupe « cyclistes à Lille ». Et nous remercions les associations qui promeuvent les mobilités non polluantes, incitent à la pratique du vélo et signalent les problèmes à résoudre.

Lors de réunions publiques ou en commission, s’agissant des achats de potelets, notamment, vous avez régulièrement opposé les déplacements doux entre eux : piétons contre cyclistes, enfants, séniors ou PMR.
Il nous semble au contraire, et les ambitions climatiques vont dans le même sens que celles de la sécurité routière, que le problème est proportionnel au nombre de roues et aux émissions de carbone par Km.
Evidemment, il vaut mieux des « coronapistes » et des « rues des enfants » que ne pas en avoir et des limitations de vitesse à 20 ou 30 qu’à 50 ou 70. Mais l’agressivité, l’inattention pour cause de téléphone portable, l’impatience des voitures qui doublent tout le monde par la droite sur des voies réservées sont telles qu’il reste dangereux de circuler à vélo dans Lille. On nous le signale assez régulièrement, en plus de nos propres mésaventures.

Nous conseiller de porter un casque n’éloignera pas la voiture, et ne suffira pas à encourager la pratique du vélo.
Chacun le sait, les bonnes habitudes se prennent jeunes, et l’expérience réduit les risques. Il faut donc assurer la sécurité des cyclistes et des piétons en menant une politique d’encouragement chez les jeunes.

Et pour cela, il faut garantir leur sécurité. Allons plus loin. Le sens des priorités pourrait s’inverser pourquoi la donner systématiquement à l’automobile ? Pourquoi renvoyer les cyclistes sur des itinéraires bis problématiques, voire dangereux… quand il y en a ? Cela irait bien évidemment dans le sens de la réduction des émissions de carbone, qui est une nécéssité ab-so-lue.

Et pour ne pas opposer les piétons aux cyclistes, il paraît tout aussi évident que piétonniser le centre-ville, non pas en pointillés, mais de façon pleine et régulière grâce à des transports efficaces et intéressants, est également une nécessité. Un « Dimanche de la liberté »c’est bien, ça marche bien, ça marche beaucoup, il est donc évident que piétonniser davantage serait un plus pour notre commune et pour ses ambitions climatiques. Et pourquoi se limiter à un quartier, tout le monde devrait pouvoir se promener près de chez soi, avec ses enfants, à l’abri des voitures dans tous les espaces de vie.

Piétonniser rime avec pédaler, pas avec double-file ni automobile