Face aux problématiques de santé mentale, Mélissa Camara salue l’évolution du conseil lillois de santé mentale

Madame le Maire, cher collègues,

Nous saluons ce soir cette délibération concernant le conseil local de santé mentale. La crise sanitaire a mis en lumière les souffrances psychiques de nombre de nos concitoyens. En France, une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique. Nous avons l’un des taux de suicide les plus élevés d’Europe. Notre département est particulièrement touché, on constate notamment, selon l’observatoire de la santé mentale, jusqu’à 8 points de plus que la moyenne nationale d’hospitalisation pour tentative de suicide chez les 12-18 ans.

La jeunesse a particulièrement souffert ces dernières années : 40% des 18-25 ans montrent des troubles anxieux et dépressifs depuis la pandémie. La santé mentale est le parent pauvre de notre système de soin. Les étudiants ont gravement pâti de cette carence. Aujourd’hui dans les facs françaises il y a 1 psychologue pour 30 000 étudiants. La mise en place en 2020 du « conseil de santé mentale étudiants » est donc une initiative à saluer.

La ville n’est pas exempte de ce manque avec 1,5 ETP de psychologue pour plus de 4000 agents.

Nous le savons, les problématiques de santé mentale sont beaucoup plus fréquentes chez les plus démunis de nos concitoyens. La démocratisation et la réduction des inégalités sociales de santé sont des enjeux majeurs pour la santé de demain. Dans notre ville, des populations entières sont marginalisées ou précarisées : les parents isolés, les migrants, les SDF, les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Nous le savons, cela est largement documenté, ces personnes sont davantage exposées à des souffrances psychiques. Cet état de fait, combiné à un moindre accès et à un renoncement aux soins a des conséquences terribles. La politique du « aller vers » et du « faire avec » doit être donc être poursuivie pour ne plus laisser personne de côté ! D’ailleurs qu’en est-il de votre volonté d’un conseil lillois de la santé ?

Aussi, des pandémies comme celle du VIH, nous ont enseigné l’importance de la santé communautaire. Comme vous le savez nous portons depuis des années ces questions. Déjà, au mandat précédent, Jérémie Crépel mettait en place les espaces écoute santé dont nous saluons la généralisation sur tout le territoire lillois. Les usagers et usagères doivent être plus largement associés dans notre système de santé et ses dispositifs. En ce sens, il serait intéressant d’intégrer les ambassadrices et ambassadeurs de santé parmi les membres du conseil afin d’avoir une expertise habitante !

Parce que les usagères et usagers sont aussi des experts de leur santé, nous serons toujours à vos côtés pour saluer les espaces de démocratie dans la santé.