Madame le Maire, Mes chers collègues,
La délibération qui nous ai présentée ce soir, propose de prolonger deux contrats d’exploitation des mobiliers urbains publicitaires de notre ville conclus avec deux sociétés de publicité. Une prolongation de 15 mois, du fait de l’impact du premier confinement de 2020 sur ces sociétés mais aussi parce que, d’après nos échanges en commission, vous souhaitez « prendre le temps de la réflexion sur le futur de ces deux contrats ».
La position des écologistes sur le sujet de la publicité n’a pas changé.
La publicité n’est pas un service public. Les Lilloises et Lillois de tout âge, sont confrontés quotidiennement à cette publicité omniprésente, qui pollue notre imaginaire et notre « temps de cerveau disponible ». Que la Ville laisse ainsi ces affichages publicitaires s’installer durablement dans l’espace public, qui devrait être un espace libre dénué de toute injonction, posait et pose toujours question.
Alors, effectivement, le temps de la réflexion, comme vous l’exprimez, est bienvenu. Au regard des engagements que vous affichez, la réflexion nous semble toute faite : ne renouvelez pas ces contrats afin de faire de Lille, la 2ème ville de France à supprimer tout mobilier urbain publicitaire.
Vous vous engagez à atteindre la neutralité carbone bien avant 2050. Nous n’atteindrons pas la neutralité carbone en encourageant la surconsommation matérielle dans les rues de notre ville. Nous demandons de la cohérence entre vos objectifs et les choix que vous effectuez.
Alors, vous nous direz les redevances de ces deux sociétés sont non négligeables pour les recettes financières de la Ville. Notre réponse : la source de ces recettes n’entre-t-elle pas en contradiction avec les investissements que vous affichez ? Déplacements doux, éducation à une alimentation saine, à la sobriété matérielle et énergétique, réduction des déchets, soutiens aux commerces de proximité lillois, aux structures culturelles de notre ville… Autant de projets louables malmenés par les discours antagonistes que nous retrouvons aujourd’hui dans la publicité et dont vous tirez des recettes.
Et dans le même temps, et c’est là tout le paradoxe, une question se pose : combien coûteront les actions que la ville devra mettre en place pour contrebalancer les dégâts de la publicité, moteur de l’économie mondialisée et productiviste, incompatible avec la transition écologique ? Encore une fois, cohérence et courage politique nous semblent être les maîtres-mots face à cette délibération.
Madame le Maire, en 2016, nous n’avions pas voté le projet de renouvellement du marché du mobilier urbain publicitaire. A l’époque nous avions néanmoins salué la durée plus courte de ces contrats : 5 ans au lieu de 10 ans pour le précédent. Il est temps de passer la vitesse supérieure et d’ores et déjà annoncer supprimer l’affichage publicitaire dans l’espace public.
Les élus socialistes au département du Nord ont récemment voté contre l’installation de 550 panneaux de
publicité dans le département, chers collègues du groupe Lille en commun, durable et solidaire, rejoignez les !
Vous l’aurez compris, l’enjeu n’est pas de se donner du temps pour réfléchir mais d’agir en supprimant l’affichage publicitaire de l’espace public.
Nous voterons donc contre cette délibération qui est une occasion manquée d’envoyer un message fort de
cohérence avec les engagements affichés.
Je vous remercie